Le GOLAN israélien : un nouveau front diplomatique…ou militaire ?

Afficher l'image d'origineNetanyahu à Poutine : le Golan restera israélien

Le Premier ministre a précisé qu’Israël ne laissera pas s’installer un nouveau « front terroriste » sur le plateau du Golan

« Je suis venu en Russie pour renforcer la coordination en matière de sécurité, pour empêcher les erreurs et les incompréhensions », a déclaré Netanyahu, en faisant référence à la Syrie.

Il a répété qu’Israël ne cèderait pas le plateau du Golan.

« Avec ou sans accord, le plateau du Golan restera dans le territoire souverain [d’Israël] », a-t-il déclaré.

Israël craint que le soutien militaire de la Russie à la Syrie et ses livraisons d’armes à l’Iran n’attisent les tensions entre l’Etat hébreu et ses voisins.

« Je suis venu ici avec un objectif : renforcer la coordination sécuritaire entre nos deux pays pour empêcher des erreurs, des malentendus et des affrontements superflus », a déclaré le Premier ministre israélien au début de son entretien avec M. Poutine.

« Israël a défini des lignes rouges pour sa sécurité », a-t-il ajouté, selon son service de presse. « Nous agissons au maximum de nos capacités pour empêcher le transfert d’armes sophistiquées d’Iran et de Syrie au Hezbollah libanais », a souligné M. Netanyahu.

L'Iran exhibe ce qu'il affirme être des morceaux du système de défense aérienne S-300, à Téhéran, le 17 avril 2016. (Crédit :  agence Fars News)

Israël craint que les livraisons d’armes russes, comme celle du système anti-missiles S-300 à l’Iran, ne renforcent par effet de

domino le Hezbollah libanais, soutenu par Téhéran, et ennemi de l’Etat hébreu.

Israël s’inquiète également du soutien indéfectible affiché par Moscou au régime de Damas, dont l’armée est appuyée dans ses combats contre les jihadistes et les rebelles par les avions russes et les milices du Hezbollah.

« Nous agissons pour empêcher l’émergence d’un front terroriste supplémentaire sur le plateau du Golan », a repris M. Netanyahu, qui a proclamé dimanche que la partie annexée du Golan « restera pour toujours dans les mains d’Israël ».

Alors que cette déclaration a été condamnée par la Ligue arabe et la Syrie, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas souhaité réagir aux propos du Premier ministre israélien, lors d’un point presse jeudi matin.

Putin and Abbas in Bethlehem Tuesday (photo credit: Issam Rimawi/Flash 90)La visite de M. Netanyahu en Russie intervient après celle lundi du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, également reçu par Vladimir Poutine.

Lors de sa dernière rencontre en septembre avec le président russe, le Premier ministre israélien était venu accompagné de son chef d’état-major, le général Gadi Eisenkot, et du chef des renseignements militaires, le général Herzl Halevy, pour discuter de la Syrie avec Moscou.

L’AFP a contribué à cet article.

 

L’idée de rendre le Golan est dépassée

La guerre civile syrienne a changé les règles concernant la renonciation au plateau stratégique, et Israël y investit plus que jamais

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le gouvernement pendant la réunion hebdodmadaire du cabinet, qui a eu leu sur le plateau du Golan le 17 avril 2016. (Crédit : Effi Sharir/Pool)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le gouvernement pendant la réunion hebdodmadaire du cabinet, qui a eu leu sur le plateau du Golan le 17 avril 2016. (Crédit : Effi Sharir/Pool)

Face à des informations sur un appel international à Israël pour quitter le territoire dans le cadre d’un règlement de la crise syrienne, le gouvernement israélien s’est réuni dimanche sur le Golan. La réunion sans précédent avait pour but de démontrer que les 21 000 citoyens Israéliens du plateau, ainsi que ses 20 000 Druzes, n’allaient nulle part.

« Le plateau du Golan restera toujours entre les mains d’Israël », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu pendant la réunion à Katzrin, la ville du Golan située à 180 kilomètres de Jérusalem. « Israël ne descendra jamais du plateau du Golan. »

Il n’y a pas si longtemps, le plateau, qu’Israël a conquis à la Syrie pendant la guerre des Six Jours de 1967, était encore négociable. Israël a annexé les bandes montagneuses de terrain au Nord-Est en 1981, une action que la communauté internationale n’a jamais reconnue. Mais jusqu’à ce que la guerre civile syrienne débute en 2011, les rumeurs de retour à la Syrie dans le cadre d’un accord de paix israélo-syrien étaient fréquentes.

Israël a déjà signé des traités avec l’Egypte en 1979 et avec la Jordanie en 1994. Alors qu’Israël et les Palestiniens se rapprochaient d’un accord final dans les années 1990, les Israéliens se demandaient si la paix avec la Syrie, leur dernier adversaire arabe important, était aussi dans l’air.

Le Premier ministre Yitzhak Rabin avait alors déclaré en 1994 pendant une réunion du gouvernement qu’il serait d’accord pour accepter un retrait par étapes du plateau du Golan en échange de la paix et d’une normalisation complète. Mais ces discussions, ainsi que les suivantes en 2000, et à nouveau en 2008, ne sont allées nulle part en raison des fossés persistants entre les positions des deux parties.

Comme avec les négociations palestiniennes, les Israéliens qui sont opposés au retrait du plateau ont mis en place une vigoureuse campagne de protestation publique, affirmant que le Golan était un atout stratégique essentiel qu’Israël ne pouvait pas céder. Pendant des années, des autocollants avec le slogan « la nation avec le Golan » ont inondé les voitures, les lampadaires et les lieux publics. En 2008, un sondage a montré que 59 % des Israéliens ne voulaient pas rendre le Golan, tandis que seulement 25 % acceptaient un retrait.

Alors que la guerre en Syrie n’a fait que se complexifier, les opposants au retrait du Golan affirment leur revendication. Certains à droite ont tracé un lien entre le retour du Golan et le retrait de Cisjordanie, les considérant tous deux comme également insensés.

S’exprimant en juin dernier pendant la conférence d’Herzliya, le premier rassemblement sécuritaire d’Israël, le président du parti pro-implantation HaBayit HaYehudi Naftali Bennett a appelé Israël à quintupler la population juive dans le Golan, pour atteindre les 100 000 personnes en cinq ans.

« A qui devrions-nous rendre le Golan, à Al-Nosra ? A Al-Qaïda ? », avait-il demandé pendant la conférence, faisant référence aux groupes terroristes actifs en Syrie. « Pourquoi ne reconnaissent-ils toujours pas le Golan ? Quel est leur raisonnement ? Si nous avions écouté le monde, nous aurions rendu le Golan, et l’Etat islamique se trouverait au lac de Tibériade. »

Alors qu’une hausse de la population semble improbable, le gouvernement d’Israël a voté dimanche l’allocation de financements supplémentaires au Golan pour y montrer sa continuité. D’ici 2018, Israël dépensera 2,3 millions de dollars en plus pour la culture, l’efficacité énergétique et la préservation de sites historiques dans la région.

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