Les principales activités publiques et politiques des mouvements islamiques se déroulent sur l’esplanade des mosquées, avec la mosquée al-Aqsa et le dôme du Rocher, située sur le Mont du Temple.
Plusieurs factions politiques et religieuses palestiniennes se disputent l’hégémonie sur la Ville sainte.
Les forces en présence
Le mouvement islamique est capable de rassembler de nombreux fidèles, et il est devenu une organisation internationale dynamique connue sous le nom de Parti de libération islamique : Hizb ut-Tahrir.
Le Hamas représente une autre force islamique, mais puisqu’Israël le désigne comme organisation terroriste, il ne peut pas organiser de rassemblements à Jérusalem-Est. Ainsi, ses manœuvres par rapport à Hizb ut-Tahrir sont assez limitées et demeurent clandestines. Trois de ses dirigeants, Muhammad Abu Tir, Khaled Abou Arafa et Mohamed Tutach, ont été expulsés par Israël en 2010 et aujourd’hui, ils poursuivent leurs activités en Cisjordanie.
Le cheval de l’Apocalypse de Daesh orne le lobby d’un hôtel de Jérusalem-Est
Cependant, le Hamas est soutenu par le mouvement islamique israélien dirigé par le cheikh Raed Salah. Ce dernier profite des lois démocratiques d’Israël pour entrer sur l’esplanade des mosquées, et collaborer étroitement avec la confrérie locale des Frères musulmans, représentée par le cheikh Akrima Sabri, ancien mufti de Jérusalem. Ses fidèles Murabitat sont des Arabes israéliens qui reçoivent un salaire et sont transportés dans des bus depuis le nord du pays. Aujourd’hui, les activités du cheikh Raed Salah sont bien limitées car son mouvement a été mis hors-la-loi par la Justice israélienne.
Le rôle du mouvement Fatah est important mais dans la lutte intestine pour la domination d’al-Aqsa, sa place est secondaire. Le Fatah agit plutôt dans la rue palestinienne et exerce son influence dans plusieurs quartiers.
Le Fatah est surtout lié à Ramallah, tandis que le Hamas est à Hébron.
Les activités religieuses et politiques à Jérusalem-Est sont influencées également par la Jordanie et la Turquie.
Quant à l’Arabie Saoudite, elle ne souhaite pas promouvoir le statut de Jérusalem car le royaume wahabite considère la ville sainte comme « concurrente » » de La Mecque. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, se plaint souvent que la Ligue arabe n’a pas honoré, à ce jour, sa promesse de verser la somme de 400 millions de dollars pour le « développement » de Jérusalem-Est. Il est conscient que le royaume saoudien s’y oppose farouchement.
Manifestation sur le mont du Temple en faveur de l’établissement du Califat
Les mouvements islamistes
Rappelons que les Salafistes (Wahhabites) considèrent le Hedjaz et La Mecque comme les centres spirituels de la foi islamique, tandis que les Frères musulmans ont choisi Le Caire et l’Université d’Al-Azhar. Fondée en l’an 970, celle-ci est devenue un centre important et influent des études islamiques par ses décrets sur l’Islam et la culture arabe. Cependant, comme Le Caire ne représente pas une sainteté religieuse particulière, la Confrérie a choisi Jérusalem comme centre religieux pour ses fidèles. De fait, les Salafistes se sont opposés farouchement aux Frères musulmans craignant que le statut spécial accordé à Jérusalem ne constitue un camouflet, voire un véritable danger, pour l’avenir de La Mecque.
Le débat théologique, transformé en lutte politique et militaire entre Salafistes et Frères musulmans, se focalise toujours sur le statut des Lieux saints. Les Salafistes autorisent le pèlerinage et le sacrifice à la Mecque et à Médine uniquement. Ils détruisent systématiquement tout autre sanctuaire et lieu de culte musulman ou chrétien. Concernant la campagne controversée sur « Al-Aqsa est en danger » propagée par les Frères musulmans dans toute la région, les Salafistes, eux, la minimisent et préfèrent se concentrer plutôt – non pas sur Jérusalem et Al-Aqsa – mais sur un autre objectif : « la conquête de Rome » ; autrement dit, le monde chrétien.
Le conflit entre les différents courants de l’Islam n’est pas seulement théorique et théologique, mais concerne des prises de pouvoir. En Syrie, par exemple, l’Etat islamique des Salafistes est engagé dans une guerre contre le front al-Nosra, affilié aux Frères musulmans et au Hamas. Bien entendu, les Salafistes ne mentionnent pas explicitement leur rejet de Jérusalem dans l’Islam, mais s’y réfèrent comme à un lieu géographique sans référence typiquement religieuse.
Ainsi, nous pouvons le constater en analysant le site web intitulé La Sainte Mosquée d’Al-Aqsa. Des érudits salafistes s’y interrogent : Pourquoi le Prophète a tout d’abord conquis La Mecque et d’autres lieux, avant de se tourner vers Jérusalem ? Pourquoi le premier calife, Abu Bakr, ne l’a pas conquise ? Pourquoi Omar ne l’a pas prise en priorité, et l’a conquise beaucoup plus tard ? Et Pourquoi donc Saladin est-il entré en vainqueur à Jérusalem après avoir vaincu les Fatimides en Egypte et seulement après avoir répandu les pensées de l’école sunnite de l’Université al-Azhar du Caire ?
En d’autres termes, Jérusalem n’est pas une priorité. Elle se trouvait toujours au bas de l’échelle : pour le Prophète et pour ses successeurs, seule La Mecque comptait.
En absence d’élections, il est bien difficile d’estimer la force des mouvements islamiques opérant à Jérusalem. Le seul critère qui permet d’évaluer leur force consiste dans la capacité de rassembler les foules sur la place d’al-Aqsa.
Bien que tous les mouvements islamiques soient divisés et diffèrent dans leur approche à Jérusalem, ils ont plusieurs caractéristiques communes, et tous ont pour but de maintenir le caractère religieux islamique des sanctuaires musulmans installés sur le Mont du Temple.
La stratégie de la confrérie des Frères musulmans vise à fédérer tous les mouvements islamiques de la région autour de l’idée d’un grand califat musulman avec la mosquée Al-Aqsa en son cœur.
Lors de l’opération israélienne à Gaza de l’été 2014, la confrérie islamique a incité les musulmans européens à manifester dans les rues pour imposer l’Islam sur le continent chrétien. Aujourd’hui, les Islamistes utilisent la campagne « Sauver Jérusalem » pour mobiliser les millions de musulmans vivant en Europe.
Le Hamas
Le chef du Bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, a appelé le peuple palestinien et toutes les nations musulmanes à « défendre Jérusalem et al-Aqsa contre les crimes de l’occupant sioniste ».
Le premier appel pour libérer al-Aqsa a été lancé pour la première fois par le chef spirituel des Frères musulmans, Sheikh Yousouf al-Qaradawi, installé à Doha. Il a lancé cet appel en février 2011, immédiatement après le départ du président Moubarak, et suite aux gigantesques manifestations place Tahir au Caire. Par la suite, il a publié un ouvrage intitulé Jérusalem : Le devoir de chaque musulman.
Cheikh Qaradawi a appelé à « inonder » Jérusalem de pèlerins afin de préserver son caractère musulman et à contrer la « judaïsation de la ville sainte ». Toutefois, il pense que la visite touristique de Jérusalem est interdite aux musulmans tant que la ville sera sous occupation israélienne, et il précise : « Jérusalem ne doit être libéré que par la force ».
“Quartier du Hamas” peint dans une rue de Jérusalem-Est
Le représentant du mouvement islamique en Israël, Sheikh Raed Salah, a déclaré que « Jérusalem sera la capitale du califat islamique qui verra le jour prochainement. »
En observant les sites internet du Hamas et de la confrérie musulmane, nous constatons que depuis le départ de Mohamed Morsi du pouvoir et la répression des Frères musulmans en Egypte par le Maréchal Sissi, les appels se multiplient pour semer la discorde à Jérusalem.
Le Qatar joue un rôle significatif et finance les différents groupes terroristes tels que « l’Armée d’al-Aqsa » pour justement focaliser l’attention de l’opinion internationale sur Jérusalem. D’ailleurs, la chaîne qatarie al-Jazeera agit dans ce sens.
Le fait que Khaled Mechaal vive au Qatar aide bien entendu les Qataris à réaliser leur objectif sur la question palestinienne et à mobiliser les masses arabes pour manifester dans les rues des capitales européennes.
La focalisation médiatique sur Jérusalem a permis d’exercer des pressions sur les dirigeants du monde arabe et en particulier sur le roi hachémite de Jordanie, gardien des lieux saints selon le traité de paix signé avec Israël en 1994.
Le fait que l’Autorité palestinienne ait rejoint la dernière campagne du Hamas a obligé le roi Abdallah de Jordanie à critiquer la politique israélienne sur la question de Jérusalem. Soulignons que le roi hachémite se trouve lui-même affaibli suite à la guerre civile en Syrie et à l’émergence de Daesh.
Durant les deux précédentes Intifada, le Fatah avait pris soin d’écarter Jérusalem du conflit et de ne pas transformer la « Révolte populaire » en une guerre de religion.
Aujourd’hui, la situation est bien différente : à Gaza et en Cisjordanie règne un calme relative tandis que des émeutes éclatent souvent à Jérusalem ; ils pourraient s’intensifier à la veille des fêtes de Pessah et avant le Ramadan. La raison principale tient dans la faiblesse du Fatah et la montée en puissance des mouvements islamistes tels que le Hamas et le mouvement international Hizb ut-Tahrir, qui prône un califat.
Cette faiblesse du Fatah et de Mahmoud Abbas risque d’augmenter l’influence des mouvements djihadistes à grand renfort de fonds qataris, en Cisjordanie et en particulier à Ramallah.
Hizb ut-Tahrir, le mouvement islamique de libération
Le mouvement islamiste Hizb ut-Tahrir, a été fondé en 1953, au cours de la domination jordanienne sur Jérusalem-Est. Ce parti anti-hachémite fut créé par un clerc d’Al-Aqsa, Taqi a-Din al-Nabhani. Sa stratégie est de restaurer un califat ottoman, condamnant les Hachémites d’avoir coopéré avec les « croisés » britanniques tout en évinçant la dynastie juridique des califes.
Même si le fondateur de Tahrir et tous ses « guides » sont Palestiniens et que son leader actuel, Atta Abu Rashta, est également un Palestinien qui vit à Beyrouth, ils ne se définissent pas comme des Palestiniens dans le sens nationaliste du terme. Selon eux, la Palestine n’est pas une entité nationale mais seulement un district géographique.
Le concept de « libération » ne fait pas référence à la libération territoriale ou politique, mais à une libération totale de l’influence culturelle occidentale. Dans le contexte palestinien, cela signifie rejeter tout élément qui ne soit pas purement islamique, à savoir la création d’une Autorité nationale, des élections ou la signature d’accord tel que les accords d’Oslo. Cela signifie également une opposition à l’adhésion de la Turquie à l’OTAN.
Le terme « parti politique » ne se réfère pas non plus à une organisation partisane au sens occidental avec ses primaires et ses élections démocratiques mais, dans le cadre d’une société islamique des croyants en Allah, à un véritable parti de Dieu.
Le Parti Tahrir est un parti international qui agit dans le monde entier. Dans la sphère palestinienne, il se concentre sur trois objectifs : proclamer la création d’un califat mondial à partir de Jérusalem ; annuler les accords d’Oslo ; contester à la Jordanie le titre de gardienne des Lieux saints de Jérusalem.
Selon certaines sources, les dirigeants du parti Tahrir se réunissent souvent secrètement dans des maisons privées plutôt que dans des lieux publics ou des hôtels. Ils sont liés à des militants actifs dans les campus des universités d’Al-Qods à Abu Dis, An-Najah à Naplouse, Bir Zeit près de Ramallah, ainsi qu’à Hébron et Bethlehem.
L’auteur a eu l’occasion de rencontrer des membres du parti Tahrir et a visité leurs mosquées dans les quartiers de Beit Safafa et de Beit Hanina à Jérusalem. Leur opposition à l’OLP provient du fait que ce dernier demeure un mouvement laïc nationaliste. La libération de la Palestine, selon Tahrir, se fera uniquement par la création d’un califat islamique. Il est intéressant de constater que ce mouvement religieux s’oppose à l’Intifada car selon lui, seules les armées du califat musulman pourront libérer Jérusalem de l’occupant israélien.
Le dôme du Rocher, point de fixation des luttes palestiniennes
Le Fatah
Le Fatah a perdu beaucoup de son pouvoir à Jérusalem depuis la mort de Faisal Husseini d’une crise cardiaque au Koweït en 2001. Depuis, deux clans se font face : celui des partisans de Husseini et celui de Nusseibah. Ils agissaient dans le cadre de la Maison d’Orient, fermée depuis plusieurs années. Soulignons que Yasser Arafat avait vu d’un mauvais œil la montée en puissance de Husseini à Jérusalem-Est. Depuis, se sont installées de nombreuses familles venues d’Hébron affiliées au Hamas.
Toutefois, soulignons que la majorité des grandes familles de Jérusalem-Est ne souhaitent pas entrer en conflit avec Israël, comme le voudrait le mouvement Tahrir. Elles cherchent à consolider leur pouvoir dans la ville au détriment du Hamas tout en maintenant des relations correctes avec Israël. Certaines participent également à des réunions de coordination sécuritaire avec les autorités israéliennes. La dernière vague d’attentats terroristes provient surtout de la périphérie, avec les quartiers de Kalandia ou Isawiyah.
La jeune garde du Fatah s’oppose aux barons palestiniens
Le Fatah se préoccupe de faire perdre à Jérusalem-Est son caractère juif. Il travaille dans les coulisses pour empêcher la vente de biens palestiniens aux Juifs, mais sans confrontation directe avec Israël car il est conscient que les marchands de la Vieille Ville dépendent des touristes et du commerce avec les Juifs.
Lors des nombreux entretiens menés pour écrire cette étude, l’auteur a entendu des critiques sévères contre le pouvoir central de la Moukata. Pendant une réunion récemment tenue à Jérusalem avec Mahmoud Abbas, les militants du Fatah se sont plaints que Jérusalem-Est reçoive un faible budget comparable à une petite ville de Cisjordanie.
Cette plainte n’est pas nouvelle : c’était déjà l’une des controverses entre Faiçal Husseini et Yasser Arafat sur le financement des activités de la Maison d’Orient. Plus encore, des divergences profondes se sont accentuées avec l’Autorité palestinienne quand Sari Nusseibeh, le président de l’ Université Al-Qods à Abu Dis, a voulu que son institution soit reconnue comme université israélienne.
Cependant, et contrairement à l’ancienne garde, aux barons palestiniens, la nouvelle génération militante au sein de la jeunesse du Fatah, représentée par le Tanzim, adopte une ligne violente à l’égard d’Israël. Son chef, Adnan Gitti, originaire de Silwan, a été arrêté à plusieurs reprises. Aujourd’hui, il a ouvert un bureau au-delà de la clôture de sécurité, en dehors de Jérusalem.
Daesh
Daesh n’a pas été une force active et significative à Jérusalem-Est. Mais les premiers signes de son émergence inquiètent particulièrement les chrétiens de la ville et nourrissent des tensions avec les musulmans.
Daesh a appelé tous les chrétiens de Jérusalem à quitter la ville sinon ils en subiraient les conséquences. Cet appel intervient dans le contexte du massacre systématique des chrétiens d’Orient et de la destruction des églises en Syrie et en Irak.
Menace de Daesh contre les Chrétiens de la Ville sainte
Soulignons que lors des fêtes chrétiennes, les hôtels de Bethléem ont reçu des appels téléphoniques menaçants. De nombreux touristes qui ne voulaient prendre aucun risque ont préféré partir à Nazareth, mais les hôtels y étaient déjà complets.
La déception des chrétiens est grande, non seulement en raison des menaces de Daesh mais surtout des institutions et organisations palestiniennes qui n’ont pas agi pour les protéger. Suite aux protestations, les forces de sécurité palestiniennes ont arrêté des suspects de Daesh à Bethléem et à Kalkilya, tandis qu’Abbas a parlé de la menace pour l’Eglise orthodoxe du fait de la vente de terres aux Juifs.
Les acteurs extérieurs : la Jordanie, la Turquie et la Russie orthodoxe
En plus des querelles internes au sein de la ville, il existe une compétition entre divers acteurs étrangers telles que la Jordanie, la Turquie, l’Arabie Saoudite et la Russie.
La Jordanie conserve un lien spécial à Jérusalem-Est où elle a régné pendant 19 ans, entre 1948 et 1967. Le premier roi Abdallah (grand-père du roi actuel) a été assassiné sur le Mont du Temple en 1951 par un membre du clan Husseini. Et le roi Hussein a vendu des biens immobiliers à Londres afin de payer la restauration du Dôme du Rocher.
Les chefs de l’Organisation de la coopération islamiste à Jérusalem, janvier 2015
Israël a un grand intérêt à préserver le statu quo et la sauvegarde des accords de paix signés en 1994 avec la Jordanie. Par conséquent, l’administration Waqf, qui est liée au royaume hachémite, est la seule adresse reconnue par Israël dans la Vieille Ville.
Cependant, la Jordanie s’inquiète des interventions de la Turquie et son soutien au mouvement islamique de Raed Salah. L’absence de l’Arabie saoudite offre à la Turquie une bonne occasion pour intervenir. Ankara finance une association importante appelée « l’ Amour pour la protection des enfants en détresse », située à Ras al-Amoud. Sa page Facebook prouve que cette association s’occupe également d’affaire religieuses. On aperçoit aussi de nombreux stands et restaurants avec des drapeaux turcs flottant aux quatre vents, où la cuisine turque, comme la shawarma, est présentée avec fierté.
Le site Web Tika est directement identifié avec le président turc Erdoğan. Son but est de reconquérir tous les anciens territoires de l’Empire et de réhabiliter l’héritage ottoman.
La reconnaissance de la Palestine par l’UNESCO a également créé un problème avec la Jordanie, qui était jusqu’alors la seule à représenter la question de Jérusalem au sein des instances internationales. Suite aux pressions exercées par le roi hachémite, l’Autorité palestinienne et la Jordanie ont signé un accord stipulant que c’est bien le Royaume hachémite qui est le représentant sur les questions relatives à Jérusalem à l’UNESCO tandis que l’Autorité palestinienne représentera Bethléem.
Pourtant, le bras de fer entre la Jordanie et les Palestiniens continue. À l’heure actuelle, la crise porte sur la question de l’installation de caméras sur le Mont du Temple. L’installation a été gelée à la dernière minute parce que les Jordaniens, comme d’ailleurs les Israéliens, se rendent compte que les Palestiniens n’autoriseront pas l’usage des caméras. .
Une autre tension émane des liens existants sur la citoyenneté. La Jordanie révoque la nationalité de toute personne qui obtient la citoyenneté palestinienne ou israélienne. Cette pratique dissuade les Palestiniens de Jérusalem-Est de se joindre à l’Autorité palestinienne de Ramallah.
Les filles de l’Ecole catholique des Sœurs du Rosaire réclament le port du hidjab
Enfin, il est important de mentionner la part des chrétiens orthodoxes dans les querelles intestines palestiniennes.
Le 22 janvier 2016, le parti Tahrir a publié un pamphlet contre les chrétiens orthodoxes de Jérusalem, qui ont acheté des biens du Waqf, tout en critiquant sévèrement la conduite de la Russie en faveur du régime d’Assad en Syrie et des chiites contre la Turquie et les sunnites.
Toutefois, il semble que les chrétiens orthodoxes soient eux mêmes divisés. Alors que le clergé grec reste fidèle à la Grèce et la Russie, les prêtres nationalistes arabes souhaitent maintenir de bonnes relations avec les Frères musulmans.
Face à toutes ces luttes politiques et religieuses, les autorités israéliennes devraient manœuvrer avec beaucoup de tact et d’habileté diplomatique pour pouvoir préserver, tant bien que mal, le statu quo à Jérusalem-Est.
Pinhas Inbari
Pour citer cet article :
Pinhas Inbari, « Les luttes internes palestiniennes pour Jérusalem », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/luttes-internes-palestiniennes-pour-jerusalem/