« Moïse nous a conduit dans le seul endroit du Moyen-Orient où il n’y a pas de pétrole », la blague que les Israéliens aimaient raconter n’a plus cours. La Géopolitique du Pétrôle a vécu…longue vie à la géopolitique du GAZ ! Dans ce domaine, Israël va devenir un acteur majeur sur la planète, un pays riche, et donc écouté ! En effet, un 3ème champ gazier gigantesque vient d’être découvert au large des côtes israéliennes…en plus de Tamar et de Léviathan, déjà énormes !
Le léviathan israélien : ce qui a tout fait basculer, ce fut une découverte spectaculaire, dans ce que les géologues appellent le bassin du Levant. En octobre 2010, Israël a trouvé un gigantesque méga-gisement offshore de gaz naturel dans ce qu’il estime être sa Zone Économique Exclusive (ZEE). Cette découverte se situe à 135 km environ à l’ouest du port de Haïfa et à 5 km de profondeur. Cette poche a été appelée « Léviathan » en référence au monstre marin biblique. Trois compagnies d’énergie israélienne ont annoncé des premières estimations à auteur de 450 milliards de mètres cubes — ce qui en fait la plus importante découverte de gaz en eau profonde des dix dernières années—, discréditant un peu plus les théories malthusiennes autour du « pic pétrolier » qui prétendent que la planète est sur le point de connaître de terribles pénuries structurelles en matière de pétrole, de gaz et de charbon. Pour se faire une idée, le gisement de gaz Léviathan représenterait des réserves suffisantes pour approvisionner Israël en gaz pendant un siècle.
“Il y a plus de 100 années de réserves dans le gisement Léviathan. Beaucoup plus de gaz que ce qu’on a trouvé jusqu’à présent. Israël est totalement autonome du point de vue énergétique. Grâce à cette découverte, Israël deviendra un acteur dans le marché mondial de l’énergie, et sera un fournisseur de beaucoup de pays.” (Yitzhak Tshuva, Delek Group )
Non seulement Israël peut prétendre à l’autonomie mais il peut s’inscrire comme futur pourvoyeur de gaz pour l’Europe entière ! Ce projet israélien entrave les desseins de Poutine qui veut depuis longtemps être le maître incontesté de la distribution de gaz. En bon stratége, le Tsar vient de faire alliance avec le futur grand producteur de la planète (Israël) , au service d’une grande idée : l’hégémonie de sa mère-patrie sur toute l’Europe…avec l’aide d’Israël !
Les changement des jeux d’Alliances au Proche-Orient grâce au Léviathan, un vrai monstre marin pour toute l’Europe et l’OTAN ?
Sur le LEVIATHAN biblique, relire le Livre de Job 40,25 : » son éternuement projette de la lumière, ses yeux ressemblent aux paupières de l’aurore. De sa gueule jaillissent des torches, il s’en échappe des étincelles de feu. De ses naseaux sort une fumée comme un chaudron qui bout sur le feu. son souffle alumerait des charbons, une flamme sort de sa gueule…il fait bouillonner le gouffre comme une chaudière, il change la mer en brûle parfum. »
Un nouveau gisement de gaz découvert au large des côtes israéliennes
Après Tamar et Leviathan, deux immenses gisements gaziers découverts en 2010 au large de Haïfa, un important gisement a été découvert au large des côtes israéliennes, a annoncé une société d’exploration locale.
En Israël, une société d’exploration a annoncé la découverte d’un nouveau gisement de gaz au large des côtes israéliennes, selon un communiqué publié dimanche 3 juin 2012. Si la trouvaille se confirme, il s’agirait du troisième gisement trouvé en deux ans dans la zone. L’Etat hébreu envisage donc la prochaine diminution de sa dépendance énergétique.
Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
« Moïse nous a conduit dans le seul endroit du Moyen-Orient où il n’y a pas de pétrole », la blague que les Israéliens aimaient raconter n’a plus cours. En effet, depuis deux ans, l’Etat hébreu mène une chasse au trésor plutôt fructueuse au large de ses côtes.
Ce furent d’abord Tamar et Leviathan, deux immenses gisements gaziers découverts en 2010 à quelques encablures de Haïfa, dans le nord d’Israël. Deux cent cinquante milliards de mètres cubes estimés pour le premier, quatre cent quatre-vingts milliards de mètres cubes pour le second.
Outre l’Etat hébreu, quatre autres pays ont accès à cette manne énergétique : il s’agit du Liban, de la Grèce, de Chypre et de la Turquie.
De plus, la société d’exploration sous-marine Israël Opportunity Ressources annonce avoir identifié un troisième gisement qui pourrait contenir 190 milliards de mètres cube de gaz naturel. Des estimations qui doivent encore être confirmées par des forages.
Israël achète aujourd’hui 40% de sa consommation de gaz à l’Egypte, une source d’approvisionnement devenue très fragile depuis la révolution dans ce pays. Depuis la chute d’Hosni Moubarak, le gazoduc Egypte-Israël a été saboté à une douzaine de reprises.
*********************************************************************************************************
Israël bientôt 2ème plus gros producteur de pétrole au monde ?
Avec la deuxième plus grande réserve au monde, certains croient que c’est fort possible.
Le plus amusant dans cette histoire et cette vieille blague juive qui n’a, aujourd’hui, plus aucun sens.
« Permettez-moi de vous dire quelque chose que nous, les Israéliens, avons contre Moïse. Il nous a fait marcher dans le désert pendant 40 ans afin de nous amener dans le seul endroit de tout le Moyen-Orient où il n’y a pas une goutte de pétrole ! »
Cette blague a été rendue célèbre par Golda Meir, ancien premier ministre d’Israël, et depuis de nombreuses années, sa pertinence l’a rendue particulièrement populaire. Elle tient une grande part de vérité. Le manque de pétrole et de gaz naturel est considéré comme l’une des principales raisons de l’isolement d’Israël… Mais c’est aussi ce qui fait qu’Israël est un leader scientifique, technologique, et énergétique !
Mais avec les récentes découvertes du puits de pétrole de Tamar et des réserves de gaz naturel au large du Leviathan dans les eaux israéliennes, l’État Juif a un avenir radieux en tant que pays indépendant de l’énergie. Alors pourquoi s’arrêter là ? Certains croient qu’Israël pourrait devenir l’un des principaux producteurs mondiaux de pétrole. Israël, un leader de l’OPEP ? Devant l’Iran et l’Irak ?
Tel est le plan de Harold Vinegar et de ses collègues. Le docteur Vinegar est le chef scientifique de la compagnie pétrolière hollandaise Royal Shell. Et c’est lui qui est aujourd’hui le directeur scientifique de l’Israël Energy Initiatives (IEI). Et c’est toujours lui qui estime que les réserves d’Israël en pétrole pourraient être plus qu’énormes !
L’IEI travaille sur un projet ambitieux d’extraction de pétrole et de gaz naturel à partir de schistes bitumineux, dans une zone de 238 kilomètres carrés au large du bassin Shfela, au sud-ouest de Jérusalem.
Comme le prix du pétrole augmente à vu d’oeil, les schistes bitumineux ont attiré l’attention en tant que source d’énergie, et comme un moyen utile d’assurer l’indépendance énergétique nationale. Toutefois, l’extraction du schiste bitumineux soulève un certain nombre de préoccupations environnementales parce qu’elle nécessite une très grosse utilisation d’eau et rejète dans l’air énormément de gaz à effet de serre.
Le bassin de Shfela
La Chine a une industrie pétrolière bien établie à base schiste et le Brésil, l’Allemagne et la Russie utilisent autant que faire ce peut les schistes bitumineux.
Les revendications de l’IEI sont simples : « nos techniques seront plus propres que celles utilisées actuellement parce que le pétrole sera séparée de la roche de schiste à 300 mètres sous le sol. Cela nous permet de grandement réduire la quantité d’eau consommée ».
Selon le Dr Vinegar, Israël a le deuxième plus grand gisement de schistes bitumineux au monde, en dehors des États-Unis. « Nous estimons qu’il y a l’équivalent de 250 milliards de barils de pétrole. Pour mettre cela dans le contexte, il existe des réserves prouvées de 260 milliards de barils de pétrole en Arabie saoudite. »
Une fois opérationnel, l’IEI estime que le coût de la production d’huile de schiste se situe entre 34 et 40 dollars le baril. Il serait ainsi comparable au prix actuel de 30-40 dollars le baril pour les champs pétrolifères en eau profonde et moins cher que le pétrole tiré du désert ou du brut canadien de l’Arctique.
Les attentes de Tamar et Leviathan ont déjà donné à Israël une attitude très positive. Si les prévisions de l’IEI deviennent réalité, Israël deviendra l’un des pays les plus riches du monde… Et, dés lors, il n’est aucun doute que, de manière très étrange, tous les problèmes diplomatiques disparaitront ! Tiens tiens…
Jonathan-Simon Sellem – JSSNews
**************************************************************************************************************
Israel : le “Léviathan” représente la plus importante découverte mondiale de gaz naturel.
Posted by Souhail Ftouh in Actualités
Israel découvre de plus en plus de choses incroyables sur sa terre.
Le gisement géant de gaz naturel situé à 130 kilomètres au large du port de Haïfa (nord) qui a été découvert il y’a quelques mois, hébergerait environ 450 milliards de mètres cubes de gaz.
L’américain Noble Energy avec ses partenaires israéliens, ont confirmé que ce gisement offshore de “Léviathan” constitue la plus importante découverte mondiale de gaz naturel en eau profonde de ces dix dernières années. Israël pourrait ainsi se transformer en pays exportateur de gaz naturel…
Au moins deux évaluations supplémentaires seront nécessaires pour affiner l’estimation des réserves, a précisé Noble, qui détient 39,66% du gisement. Noble Energyqui détient 39,6% des droits pour Léviathan est suivi par les compagnies Delek Drilling et Avner Oil Exploration, à hauteur de 22,67 % chacune, et Ratio Oil Exploration, pour le reste.
Cette nouvelle estimation confirme le passage escompté de Léviathan du deuxième au premier rang des champs gaziers exploités par Israël en Méditerranée.
Le gisement de Léviathan est presque deux fois plus grand que le gisement voisin de Tamar, déjà la plus importante découverte mondiale de gaz naturel en 2009. L’entrée en production de Tamar est prévue d’ici 2013, tandis que celle de Léviathan ne devrait pas intervenir, selon des analystes, avant 2017.
Benyamin Ben-Eliezer, ministre israélien des Infrastructures nationales qualifie cette nouvelle de « moment historique » pour Israël.
Sur le futur d’Israël, l’impact pourrait être énorme. « Cela peut contribuer considérablement à améliorer l’économie israélienne », admet Shaya Segal, Le délégué de Delek Drilling
En effet, les réserves de gaz naturel de ce gisement vont permettre à Israël d’exporter le gaz naturel.
“Léviathan est la dernière grande découverte de Noble Energy et la plus vaste découverte en exploration de notre histoire”, s’est félicité dans un communiqué Charles Davidson, le patron de Noble Energy, basé à Houston, Texas (sud des Etats-Unis).
“Cette découverte fait potentiellement d’Israël un pays exportateur de gaz naturel”, a souligné David Stover, un autre haut dirigeant de la société.
Des tests supplémentaires sont encore nécessaires pour connaître précisément la capacité de Léviathan, qui se situe au large de la ville israélienne de Haïfa (nord). Il s’agit, avec Tamar, de l’un des deux gisements offshore très prometteurs découverts ces dernières années au large d’Israël.
“Israël pourrait devenir un exportateur de gaz vers l’Europe. Nous sommes d’ailleurs prêts à collaborer à un tel projet avec des investisseurs étrangers, mais aussi avec la Grèce et Chypre”, a récemment déclaré à l’AFP le ministre israélien des Infrastructures nationales Uzi Landau.
“Aujourd’hui est un jour férié pour chaque citoyen d’Israël. C’est un jour de joie.”
“Il y a plus de 100 années de réserves dans le gisement Léviathan. Beaucoup plus de gaz que ce qu’on a trouvé jusqu’à présent. Israël est totalement autonome du point de vue énergétique. Grâce à cette découverte, Israël deviendra un acteur dans le marché mondial de l’énergie, et sera un fournisseur de beaucoup de pays.” (Yitzhak Tshuva, Delek Group )
Ces ambitions se heurtent néanmoins à la contestation de pays voisins. Les frontières maritimes avec le Liban ne sont pas délimitées alors que les deux pays sont techniquement en état de guerre .La Turquie, ancien allié d’Israël, estime également avoir son mot à dire. Elle a protesté contre un accord de délimitation des zones économiques exclusives conclu le 17 décembre 2010 entre Israël et Chypre, destiné à permettre aux deux pays la poursuite des recherches sous-marines d’hydrocarbures sans crainte de conflits d’exploitation.
Ftouh Souhail & AFP
***************************************************************************************************************************
Le bassin du Levant et Israël – une nouvelle donne géopolitique ?
La découverte récente d’importants gisements de gaz et de pétrole en Méditerranée orientale modifie radicalement l’équation géopolitique dans la région et même bien au-delà. En effet, c’est l’occasion pour Israël de passer de la dépendance à la souveraineté énergétique, alors que le Liban revendique avec le soutien de Washington une partie de ce gaz qui se trouve dans ses eaux territoriales. William Engdahl explore les implications de cette évolution clé, qui est un des motifs principaux de la déstabilisation de la Syrie par le Qatar et les Occidentaux.
Les récentes découvertes de gisements de pétrole et de gaz, non pas importants mais immenses, situées dans une partie auparavant peu explorée de la mer Méditerranée (entre la Grèce, la Turquie, Chypre, Israël, la Syrie et le Liban), suggèrent que la région pourrait devenir un « nouveau Golfe persique ». Comme ce fut le cas pour l’« autre » Golfe persique, la découverte de ces richesses en hydrocarbures pourrait bel et bien devenir synonyme d’une terrible malédiction géopolitique pour la région.
Les conflits historiques du Proche-Orient pourraient bientôt êtres supplantés par de nouvelles batailles pour l’accès aux ressources pétrolières et gazières de la Méditerranée orientale, du bassin du Levant et de la mer Egée. Nous étudierons dans un premier temps les conséquences de la découverte d’un gigantesque gisement offshore de gaz et de pétrole au large d’Israël. Dans un second article, nous verrons les implications des découvertes de gaz et de pétrole dans la mer Égée, entre Chypre, la Syrie, la Turquie, la Grèce et le Liban.
Un léviathan israélien
Ce qui a tout fait basculer, ce fut une découverte spectaculaire, dans ce que les géologues appellent le bassin du Levant. En octobre 2010, Israël a trouvé un gigantesque méga-gisement offshore de gaz naturel dans ce qu’il estime être sa Zone Économique Exclusive (ZEE).
Cette découverte se situe à 135 km environ à l’ouest du port de Haïfa et à 5 km de profondeur. Cette poche a été appelée « Léviathan » en référence au monstre marin biblique. Trois compagnies d’énergie israélienne en coopération avec la compagnie texane Noble Energy ont annoncé des premières estimations à auteur de 450 milliards de mètres cubes — ce qui en fait la plus importante découverte de gaz en eau profonde des dix dernières années—, discréditant un peu plus les théories malthusiennes autour du « pic pétrolier » qui prétendent que la planète est sur le point de connaître de terribles pénuries structurelles en matière de pétrole, de gaz et de charbon. Pour se faire une idée, le gisement de gaz Léviathan représenterait des réserves suffisantes pour approvisionner Israël en gaz pendant un siècle [1].
L’autosuffisance énergétique était inimaginable pour l’État d’Israël depuis sa fondation en 1948. D’importantes explorations pour le pétrole et le gaz avaient été entreprises à plusieurs reprises, mais n’avaient pas donné de résultats. Contrairement à ses voisins arabes riches en sources d’énergie, Israël voyait cette chance lui échapper. Mais en 2009, Noble Energy, le partenaire d’Israël pour la prospection, a découvert dans le bassin du Levant le gisement de Tamar, à quelques 80km à l’ouest du port de Haïfa, recelant environ 238 milliards de mètres cubes de gaz naturel de la plus haute qualité. Tamar fût la plus grande découverte mondiale de gaz en 2009.
À l’époque, le total des réserves de gaz israéliennes était estimé à seulement 45 milliards de mètres cubes. Les estimations de Tel-Aviv prévoyaient que l’exploitation de Yam Tethys, qui fournit environ 70 % du gaz naturel du pays, serait épuisée dans les trois ans.
Grâce à Tamar, les perspectives se sont largement améliorées. Puis, un an après seulement, Noble Energy a fait sa plus importante découverte depuis sa création des dizaines d’années auparavant avec Léviathan, toujours dans ce même bassin géologique du Levant [2]. En matière de gaz, Israël est passé de la disette à l’opulence en l’espace de quelques mois.
Avec les découvertes de Tamar, puis de Léviathan, Israël commença à se demander comment il pourrait devenir une nation de premier plan en matière d’exportation de gaz naturel et aussi comment récolter des taxes sur les revenus des produits pétroliers et gaziers afin de constituer un fond souverain qui investirait à long terme dans l’économie nationale comme le font la Chine et de nombreux pays arabes de l’OPEP [3].
« La zone du bassin du Levant est à l’image des grandes régions d’exploitation à travers le monde », a souligné un porte-parole du Programme ressources énergétiques de l’Institut d’études géologiques des États-Unis (US Geological Survey ou USGS), « ses ressources en gaz sont plus importantes que tout ce que nous avons connu aux États-Unis » [4].
Pressentant peut-être que ces découvertes majeures d’hydrocarbures pouvaient bouleverser les équilibres géopolitiques de toute la région, l’USGS a initié une première estimation des réserves de pétrole et de gaz de la région Méditerranée orientale (comprenant le bassin égéen au large des côtes grecques, turques et chypriotes, le bassin du Levant au large des côtes du Liban, d’Israël et de la Syrie, et le bassin du Nil au large des côtes égyptiennes). Dire que leurs conclusions furent impressionnantes tient de l’euphémisme.
L’USGS, en s’appuyant sur les données des forages antérieurs et des études géologiques dans la région a conclu que « les ressources pétrolières et gazières du bassin du Levant étaient estimées à 1,68 milliards de barils de pétrole, et 3 450 milliards de mètres cubes de gaz ». En outre, selon ses estimations, « les ressources non découvertes de pétrole et de gaz de la province du bassin du Nil (délimité par le cône du Nil à l’ouest, par Strabon, au nord, par les failles de Pytheus et de Chypre à l’est et par le bassin du Levant au sud) sont estimés à environ 1,76 milliards de barils de pétrole et 6 850 milliards de mètres cubes de gaz naturel » [5].
L’USGS a évalué le total pour la Méditerranée orientale, dans son ensemble, à 9 700 milliards de mètres cubes de gaz et à 3,4 milliards de barils de pétrole. Soudainement, la région est confrontée à de tous nouveaux conflits potentiels et défis géopolitiques.
Pour mettre ces chiffres en perspective, l’USGS estime que le bassin de Sibérie occidentale – le plus grand bassin de gaz connu – recèle 18 200 milliards de mètres cubes de gaz. En outre, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord possèdent plusieurs régions riches en gaz naturel, comprenant le bassin du Rub Al-Khali (12 062 milliards de mètres cubes de gaz) dans le Sud-Ouest de l’Arabie saoudite et le Yémen du Nord ; autours de Ghawar (Great Ghawar Uplift) dans l’Est de l’Arabie saoudite (6 427 milliards de mètres cubes) et dans la chaîne plissée du Zagros (6 003 milliards de mètres cubes) le long du Golfe persique en Irak et en Iran [6].
Quelques mois auparavant, la priorité pour la sécurité nationale d’Israël était de garantir ses approvisionnements étrangers, du fait de la diminution inquiétante de sa production de gaz domestique. À cette crise énergétique s’ajoutait les manifestations du soi-disant « printemps arabe », qui ont secoué l’Égypte et la Libye début 2011. Elles ont conduit au renversement du président Moubarak, dont le régime fournissait environ 40 % du gaz naturel israélien. Ceci conjugué à la levée de l’interdiction sur les partis islamiques en Égypte, notamment les Frères musulmans et le parti salafiste radical Al-Nour, ajouté au fait que le gazoduc livrant le gaz égyptien à Israël a été la cible de sabotages répétés et de perturbations — la plus récente ayant eu lieu en février de cette année dans le nord Sinaï— ne pouvait que rendre Israël nerveux à propos de sa future sécurité énergétique [7].
La réaction Libanaise alimente de nouvelles tentions
La découverte de Léviathan par Israël au large de ses côtes a immédiatement déclenché un nouveau conflit géopolitique, le Liban faisant valoir qu’une partie du champ gazier réside dans les eaux territoriales de sa propre Zone Économique Exclusive. Le Liban a envoyé sa réclamation à l’ONU, cartes à l’appui, ce à quoi le ministre israélien des Affaires étrangères Lieberman a répliqué : « Nous ne céderons pas d’un pouce ».
Ce qui cloche dans le paysage énergétique méditerranéen est le fait qu’Israël, comme les États-Unis, n’a jamais ratifié la Convention des Nations Unies de 1982 sur le Droit de la mer attribuant les droits mondiaux sur les ressources sous-marines. Les puits d’extraction israéliens du gaz de Léviathan sont clairement dans le territoire israélien, ce que ne conteste pas le Liban, mais il estime que le gisement s’étend aussi sous ses propres eaux territoriales. Le Hezbollah affirme que le champ de gaz Tamar, qui devrait commencer à fournir du gaz d’ici la fin de l’année, appartient au Liban.
Washington n’a pas perdu de temps pour jouer sa propre carte de politique énergétique autour du différend sur le gaz naturel entre le Liban et Israël. En juillet 2011, alors qu’Israël s’apprêtait à soumettre sa propre proposition à l’ONU relative à la ligne de démarcation maritime entre le Liban et Israël, Frédéric Hof, diplomate états-unien chargé de la Syrie et du Liban, a déclaré que son administration appuyait le document libanais, ajoutant aux tensions croissantes existantes depuis le début du « printemps arabe » entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président Obama [8].
M. Netanyahou aurait récemment exhorté la huitième personne la plus riche des États-Unis, son proche ami et milliardaire des casino de Las Vegas Sheldon Adelson, d’injecter directement des millions de dollars dans les campagnes électorales des républicains, y compris Newt Gingrich et Mitt Romney. Cela représente une intervention israélienne sans précédent dans la campagne présidentielle états-unienne, tout cela pour essayer d’empêcher un second mandat d’Obama [9]. Les nouvelles questions liées au contrôle des vastes réserves d’énergie découvertes au large d’Israël et du Liban, ainsi que des rives chypriotes, grecques et turques, vont jouer un rôle croissant dans une région qui est déjà l’une des plus compliquées du globe au plan politique.
*********************************************************************************************************************