Le malaise avec la loi de l’État-nation juif d’Israël
La loi sur l’État-nation adoptée par la Knesset le 19 juillet comme l’une des lois fondamentales consacre Israël comme « foyer national du peuple juif » pour la première fois, mais ses détracteurs estiment qu’elle contrevient à l’engagement pour l’égalité de la constitution.
La loi sur l’État-nation, adoptée par la Knesset le 19 juillet, consacre pour la première fois Israël en tant que « foyer national du peuple juif » et dit que « le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif ». Il définit également l’arabe comme une langue dotée d’un statut « spécial », le déclassant de facto de son statut de deuxième langue officielle d’Israël. Les citoyens arabes représentent environ 20 % de la population d’Israël.
La loi donne un soutien constitutionnel à la loi du Retour, qui accorde automatiquement aux Juifs du monde entier des droits d’immigration et de naturalisation, ainsi que des lois empêchant les Palestiniens d’obtenir la citoyenneté israélienne en épousant des Israéliens.
« Toutes ces choses se produisent », a déclaré Netanyahu, « parce que seuls les droits individuels étaient ancrés dans les lois de l’Etat, sans aucun équilibre constitutionnel de notre élément national. Par conséquent, nous avons légiféré la loi sur l’État-nation, afin de garantir que l’État d’Israël reste non seulement démocratique, mais aussi l’État-nation du peuple juif et du peuple juif seul. Ceci est vital non seulement pour notre génération, mais aussi pour les générations futures. »
Le gouvernement affirme que la loi sur l’Etat-nation ne fait que consacrer une réalité, et que le caractère démocratique d’Israël et l’égalité sont inscrits dans la loi actuelle.
Ronald Lauder fustige la loi sur l’État-nation et l’hégémonie orthodoxe : l’ancien proche de Netanyahu et président du Congrès juif mondial Ronald Lauder a fustigé le gouvernement israélien, affirmant que les politiques et les lois récemment adoptées représentent une menace pour le futur du peuple juif.
Dans un article d’opinion publié lundi par le New York Times, le milliardaire juif, défenseur de la cause juive a évoqué l’annulation de l’accord pour la création d’un espace de prière égalitaire au mur Occidental, le durcissement des lois sur la conversion, l’adoption d’une loi interdisant aux hommes gays l’accès à la GPA, la loi sur l’état-nation, l’arrestation d’un rabbin qui a officié dans des mariages hors de l’autorité du rabbinat, et le renforcement des lois sur la fermeture des commerces pendant Shabbat dans certaines municipalités israéliennes. Selon lui, ces éléments « donnent l’impression que les dimensions démocratiques et égalitaires d’un Etat juif démocratique sont à l’épreuve ».
En détaillant la litigieuse loi sur l’Etat-nation, Lauder a souligné qu’elle « réaffirme correctement qu’Israël est un état juif, mais porte atteinte au sentiment d’égalité et d’appartenance des druzes, des chrétiens et des musulmans citoyens d’Israël ».
Alors que nombreuses politiques mises en oeuvre par le gouvernement semblent être le reflet des concessions de Netanyahu face aux ultra-orthodoxes de la coalition, Lauder a souligné que la majorité des Juifs du monde entier ne sont pas orthodoxes, mas plutôt traditionalistes, laïcs, Massorti, réformés ou non-affiliés. Lauder a accusé les politiciens ultra-orthodoxes de prendre le pays en otage et que cela pourrait finir par se traduire par un manque de soutien pour Israël sur les campus américains et dans les coulisses du pouvoir : « L’orthodoxie doit être respectée, mais nous ne pouvons pas laisser les politiciens d’une minorité radicale aliéner des millions de Juifs dans le monde entier », a-t-il écrit. « Les jeunes juifs pourraient ne pas accepter de s’affilier à une nation qui discrimine les Juifs non-orthodoxes, les minorités non-juives et la communauté LGBT », a écrit Lauder.
Lauder, président émérite de l’empire cosmétique Estée Lauder et président du Congrès juif mondial depuis 2007, a également été l’une des voix les plus cohérentes de soutien à Trump dans la communauté juive, et les deux sont amis depuis les années 1980, lorsqu’ils sont tous deux devenus des magnats influents sur les scènes politique et sociale de New York.
Bennett répond aux critiques « grotesques » de Lauder sur la loi de l’Etat-nation : le ministre des Affaires de la Diaspora a rejeté les accusations du chef du Congrès juif mondial, qui accuse le gouvernement israélien de menacer le peuple juif.
Dans une interview accordée dimanche à la radio de l’armée, la nouvelle dirigeante de l’opposition israélienne, Tzipi Livni, a déclaré qu’elle avait exhorté à plusieurs reprises les députés du gouvernement dans la période précédant l’adoption, le 19 juillet, de la nouvelle loi israélienne sur l’État-nation juif, à ajouter une seule phrase cruciale. Elle n’avait pas, elle l’a dit clairement, d’objection au texte déclarant qu’Israël est « le foyer national du peuple juif ». C’est plutôt l’inverse. Mais pour s’assurer que la loi reflète pleinement les principes fondateurs de l’Israël moderne, a-t-e lle fait valoir, elle doit également inclure l’engagement d’Israël à « l’égalité pour tous ses citoyens ». Dans la Déclaration d’Indépendance, elle a fait remarquer qu’Israël promet « l’égalité complète des droits civils et politiques à tous ses habitants, sans distinction de religion, de race ou de sexe ».
Jusqu’à samedi soir, les objections les plus retentissantes à la loi émanaient de la communauté druze d’Israël, forte de 130 000 personnes. Tandis que plusieurs députés de la Liste arabe unie ont dénoncé la loi comme étant discriminatoire, et décidé de demander une intervention internationale.
M. Netanyahu a également critiqué dimanche ses détracteurs de gauche, qualifiant leurs objections à la loi d’hypocrites. « Pendant des décennies, l’opposition nous a affirmé qu’il nous fallait nous replier sur les lignes de 1967 afin de garantir qu’Israël demeure l’État national du peuple juif avec une majorité juive dans le pays. Et soudain, lorsque nous adoptons une loi fondamentale pour garantir exactement cela, la gauche pousse des cris de protestation ? Quelle hypocrisie. »
Il a également dépeint ses opposants de gauche comme ayant ouvertement « honte » du sionisme : « La gauche israélienne doit faire sa propre introspection. Elle doit se demander pourquoi la terminologie de base du sionisme, ‘un État national juif du peuple juif sur sa terre’, est devenue une expression grossière pour elle – un mot grossier, un principe dont on devrait avoir honte. Nous n’avons pas honte du sionisme », a déclaré Netanyahu. « Nous sommes fiers de notre État, qui est un foyer national pour le peuple juif, qui défend scrupuleusement – d’une manière sans équivalent – les droits individuels de tous ses citoyens ».
Les versions antérieures de la loi incluaient des références à Israël en tant que démocratie. Et il y a trois ans, Begin a rédigé un projet de loi qui stipulait : « Israël est la patrie du peuple juif, fondée sur les principes de liberté, de justice et de paix tels qu’ils sont envisagés par les prophètes d’Israël, et défend l’égalité des droits pour tous ses citoyens ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que les manifestants d’un rassemblement de masse contre la loi de l’État-nation qui agitaient des drapeaux palestiniens cherchaient à détruire Israël et ont prouvé que la législation litigieuse était nécessaire : « Nous avons [ici] des preuves concluantes de l’opposition à l’existence de l’État d’Israël et de la nécessité de la loi de l’État-nation », a-t-il dit au début de la réunion hebdomadaire du cabinet, faisant référence à la manifestation dirigée par des Arabes sur la place Rabin de Tel Aviv samedi. « Hier, nous avons vu des drapeaux de l’OLP au cœur de Tel Aviv. Nous avons entendu les appels : ‘Avec le sang et le feu, nous allons racheter la Palestine’. Beaucoup de manifestants veulent la loi du retour, annuler l’hymne national, plier notre drapeau et annuler Israël en tant qu’État national du peuple juif et le transformer – comme l’ont dit leurs porte-parole – en un État israélo-palestinien, et d’autres en un état de tous ses citoyens. »
Eva Ilouz, une philosophe israélienne d’origine française a affirmé qu’elle n’était pas venue s’établir en Israël « pour bénéficier de privilèges en tant que juive ».
Amos Shoken, le patron du quotidien d’opposition israélienne Haaretz présent à la manifestation a appelé les Arabes israéliens « à ne pas désespérer pour ne pas faire de cadeau à la droite extrémiste » et à « continuer à se mobiliser contre un texte qui légalise la discrimination ».
Les fédérations juives d’Amérique du nord (JFNA) ont fustigé jeudi le gouvernement israélien qui a adopté la loi sur l’Etat nation, estimant que ce texte est « un recul pour toutes les minorités » : « En tant que fervents partisans d’Israël, nous sommes déçus que le gouvernement ait approuvé une législation qui est, dans les faits, un recul pour toutes les minorités », a commenté l’organisation-cadre dans une publication parue sur Facebook. « Les fédérations juives se tiennent aux côtés de la communauté druze et recommandent vivement aux législateurs israéliens de travailler dans les meilleurs délais avec la communauté afin de dissiper ses réelles inquiétudes », a-t-elle écrit.
Selon les médias, le président Reuven Rivlin, détenteur de pouvoirs essentiellement symboliques, a affirmé lundi lors d’une rencontre avec des élus arabes israéliens, qu’il avait l’intention de signer le texte de la loi en arabe, pour exprimer son opposition. Interrogée par l’AFP, une porte-parole a refusé de confirmer. Avi Dichter a pour sa part souligné que le président doit signer le texte de la loi en hébreu, la langue officielle d’Israël. « Mais libre à lui d’ajouter une mention en arabe s’il le souhaite », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, huit anciens chefs de la police, trois ex-chefs d’état-major de l’armée et des dizaines d’officiers supérieurs retraités ont signé deux pétitions pour dénoncer cette loi et la discrimination visant la communauté druze.
Selon un sondage mené par l’institut Israel Democracy, 46 % des Israéliens se déclarent favorables à cette loi dont 52,3 % de juifs.
Ronald Lauder fustige la loi sur l’État-nation et l’hégémonie orthodoxe
Dans une deuxième tribune très critique, l’ancien proche de Netanyahu a écrit que les politiques israéliennes représentent une menace pour l’avenir du peuple juif
Le président du Congrès juif mondial Ronald Lauder a fustigé lundi le gouvernement israélien, affirmant que les politiques et les lois récemment adoptées représentent une menace pour le futur du peuple juif.
Dans un article d’opinion publié lundi par le New York Times, le milliardaire juif, défenseur de la cause juive a évoqué l’annulation de l’accord pour la création d’un espace de prière égalitaire au mur Occidental, le durcissement des lois sur la conversion, l’adoption d’une loi interdisant aux hommes gays l’accès à la GPA, la loi sur l’état-nation, l’arrestation d’un rabbin qui a officié dans des mariages hors de l’autorité du rabbinat, et le renforcement des lois sur la fermeture des commerces pendant Shabbat dans certaines municipalités israéliennes. Selon lui, ces éléments « donnent l’impression que les dimensions démocratiques et égalitaires d’un Etat juif démocratique sont à l’épreuve ».
La loi sur l’État-nation adoptée par la Knesset le 19 juillet comme l’une des lois fondamentales consacre Israël comme « foyer national du peuple juif » pour la première fois, mais ses détracteurs estiment qu’elle contrevient à l’engagement pour l’égalité de la constitution.
Le gouvernement affirme que la loi sur l’Etat-nation ne fait que consacrer une réalité, et que le caractère démocratique d’Israël et l’égalité sont inscrits dans la loi actuelle.
Cependant, Lauder a déclaré que les répercussions de cette loi ne se feront pas ressentir uniquement à l’échelle nationale, mais également internationale, parce que le pays « pourrait se retrouver associé à un système de valeurs éclaté et à des amis douteux ».
« En résultat, les futurs dirigeants de l’Occident pourraient être hostiles ou indifférents à l’égard de l’Etat hébreu », a-t-il écrit.
Lauder, un donateur aux causes pro-Israël et républicaines a déclaré que les politiques israéliennes représentent une « grande menace » pour le futur du peuple juif, parce que « le gouvernement israélien semble ternir la valeur sacrée de l’égalité, et nombre de ses partisans ont l’impression qu’il tourne le dos à son patrimoine juif, à la philosophie sioniste et à l’esprit juif. »
« Quand les membres du gouvernement israélien actuel contreviennent involontairement au pacte entre le judaïsme et le développement, ils écrasent ce qui est au coeur de l’existence juive d’aujourd’hui », a-t-il écrit, sans pour autant mentionner nommément Netanyahu.
Alors que nombreuses politiques mises en oeuvre par le gouvernement semblent être le reflet des concessions de Netanyahu face aux ultra-orthodoxes de la coalition, Lauder a souligné que la majorité des Juifs du monde entier ne sont pas orthodoxes, mas plutôt traditionalistes, laïcs, Massorti, réformés ou non-affiliés.
Lauder a accusé les politiciens ultra-orthodoxes de prendre le pays en otage et que cela pourrait finir par se traduire par un manque de soutien pour Israël sur les campus américains et dans les coulisses du pouvoir.
« L’orthodoxie doit être respectée, mais nous ne pouvons pas laisser les politiciens d’une minorité radicale aliéner des millions de Juifs dans le monde entier », a-t-il écrit.
« Les jeunes juifs pourraient ne pas accepter de s’affilier à une nation qui discrimine les Juifs non-orthodoxes, les minorités non-juives et la communauté LGBT », a écrit Lauder.
« Ils pourraient ne pas combattre le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions, ne pas soutenir Israël à Washington et ne pas accorder à Israël l’avant-garde dont il a tant besoin. »
« J’appelle les dirigeants israéliens à repenser à ces actions destructrices pendant cet été de discorde », a-t-il écrit.
« Ce n’est pas ce que nous sommes, ni ce que nous souhaitons être. Ce n’est pas le visage que nous voulons montrer à nos enfants, à nos petits-enfants et à la famille des nations. Travaillons ensemble pour changer les choses et nous assurer qu’Israël continue à être l’Etat démocratique qu’il est censé être. »
En mars, Lauder avait déjà publié une opinion dans le New York Times dans lequel il a déclaré que les politiques du gouvernement israélien menaçaient le caractère démocratique du pays, voire même son existence, et insisté en faveur de la solution à 2 états, et a implicitement réprimandé Netanyahu pour ses propos sur la responsabilité des Palestiniens dans l’obstruction du processus de pays.
Lauder a été pendant des décennies proche de Netanyahu, le soutenant lors de sa première course au poste de Premier ministre en 1996 et le défendant dans les instances de la diaspora.
Au cours des dernières années, des signes ont montré qu’ils se sont éloignés, suite au refus de Lauder, il y a sept ans, de bloquer un reportage peu flatteur sur Netanyahu et son épouse, Sara, qui a été diffusé sur une chaîne de télévision israélienne et dans laquelle Lauder avait des parts.
Lauder, président émérite de l’empire cosmétique Estée Lauder et président du Congrès juif mondial depuis 2007, a également été l’une des voix les plus cohérentes de soutien à Trump dans la communauté juive, et les deux sont amis depuis les années 1980, lorsqu’ils sont tous deux devenus des magnats influents sur les scènes politique et sociale de New York.
Faisant écho à ses propos, Yohanan Plesner, un ancien député de Kadima et aujourd’hui chef de l’Institut israélien pour la démocratie, a accusé dimanche les députés du Likud d’avoir cherché à créer un clivage entre « patriotes et non-patriotes » par le biais de la loi et de son soutien inégal au sein de la Knesset.
« La loi actuelle était motivée politiquement, en tant que précurseur d’une campagne électorale où Netanyahu et le Likud pourraient créer un clivage entre patriotes et non-patriotes », a-t-il affirmé.
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L’opposition divisée sur une manifestation arabe contre la loi de l’État-nation
Michal Rozin, députée de Meretz, a critiqué les responsables politiques de gauche qui « sapent l’égalité » en boycottant la manifestation de Tel Aviv
Dimanche, des membres de différents partis d’opposition à la Knesset ont discuté de l’absence de la gauche à la manifestation contre la loi de l’état-nation organisée par des Arabes. La manifestation a été critiquée à cause de la présence des drapeaux palestiniens à l’événement.
Les partis de gauche se sont fermement opposés à la loi polémique adoptée à la Knesset le mois dernier. Or, la plupart des élus ont choisi de ne pas participer à la manifestation de samedi afin d’éviter d’être associés à l’affichage de symboles nationalistes palestiniens.
« Ce n’est pas compliqué de demander des droits égaux pour des personnes avec lesquelles vous êtes totalement d’accord, a-t-elle déclaré. Mais c’est une toute autre affaire d’agir pour l’égalité et de s’opposer à la loi de l’État-nation qui discrimine la minorité arabe ».
Ayelet Nahmias-Verbin, députée de l’Union sioniste, a défendu l’absence des élus de l’opposition en déclarant que les droits nationaux palestiniens revendiqués lors de la manifestation ne correspondaient pas à ses convictions politiques.
« En ce qui concerne les drapeaux palestiniens, ils peuvent manifester comme ils le souhaitent, mais je ne peux pas participer à une manifestation dont je ne soutiens pas le message, a-t-elle déclaré dans l’entretien commun avec Rozin. [Les manifestants] étaient préoccupés par des éléments qui n’ont rien à voir avec la loi, comme le droit au retour et les droits nationaux [palestiniens] ».
Pourtant, Rozin a soutenu que les quelque 30 000 Israéliens qui se sont rassemblés samedi soir dans le centre-ville de Tel Aviv demandaient seulement l’égalité, dans la même logique de la manifestation des Druzes contre la loi qui s’est tenue sur une place de la ville une semaine plus tôt.
Elle a dit que la division sur la manifestation parmi les élus de l’opposition avait fait voler en éclat les efforts pour changer ou annuler la loi.
« La décision sert Netanyahu. Quand toute la faction de l’Union sioniste, qui affirme être de l’opposition, ne se rend pas à une manifestation pour l’égalité arabe, cela nuit à l’égalité en Israël », a déclaré Rozin.
Lors de la manifestation de samedi, des dizaines d’activistes ont agité des drapeaux palestiniens en dépit de la demande des organisateurs du Haut Comité Arabe de Veille, qui voulaient encourager la population juive à participer à la marche de solidarité.
Les manifestants portaient des pancartes en hébreu et en arabe demandant la « Justice et l’égalité maintenant ». D’autres pancartes qualifiaient la loi « d’apartheid ». A certains moments, des manifestants auraient chanté en faveur de la Palestine et contre Israël, y compris de cris de « Avec le sang et le feu, nous reprendrons la Palestine ».
En Israël, les drapeaux palestiniens sont souvent perçus avec une grande méfiance dans la mesure où ils sont associés au mouvement nationaliste palestinien et son objectif de reprendre l’état juif.
Les drapeaux ne représentaient qu’une petite partie de la manifestation de samedi, mais ils ont immédiatement été cités par les politiciens de droite.
Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que les manifestants qui agitaient des drapeaux palestiniens cherchaient à détruire Israël ce qui montrait bien que la loi polémique de l’État-nation était nécessaire.
« Nous avons [ici] la preuve claire de la défiance envers Israël et de la nécessire de la loi de l’état-nation », a-t-il déclaré au début de la rencontre hebdomadaire du cabinet.
« Beaucoup de manifestants veulent abolir la Loi du Retour, l’hymne et le drapeau afin de transformer Israël en État palestinien, a-t-il dit. C’est encore plus clair maintenant que la loi de l’État-nation est nécessaire pour assurer le futur d’Israël comme un état juif ».
La présence de drapeaux palestiniens lors de la manifestation a également été critiquée par le député Uri Ariel d’HaBayit HaYehudi, par le président de la Knesset Yuli Edelstein, et par les ministres du Likud Ofir Akunis et Miri Regev.
Dimanche, Ayman Odeh, le chef du parti de la Liste arabe unie, a répondu aux critiques en déclarant à la radio de l’armée que seulement quelques dizaines de manifestants ont agité des drapeaux palestiniens et que l’esprit général de la manifestation n’était pas de nature nationaliste.
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Netanyahu : Beaucoup d’Arabes veulent qu’Israël soit un État palestinien
Le Premier ministre a déclaré que les « drapeaux de l’OLP » brandis lors du rassemblement de Tel Aviv samedi ont souligné la nécessité de la loi
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que les manifestants d’un rassemblement de masse contre la loi de l’État-nation qui agitaient des drapeaux palestiniens cherchaient à détruire Israël et ont prouvé que la législation litigieuse était nécessaire.
« Nous avons [ici] des preuves concluantes de l’opposition à l’existence de l’État d’Israël et de la nécessité de la loi de l’État-nation », a-t-il dit au début de la réunion hebdomadaire du cabinet, faisant référence à la manifestation dirigée par des Arabes sur la place Rabin de Tel Aviv samedi.
Le Premier ministre a fait des remarques similaires samedi soir sur Twitter après que des images et des vidéos des manifestants brandissant le drapeau ont été diffusées sur les médias sociaux.
« Nous continuerons à agiter le drapeau israélien et à chanter [l’hymne national] l’Hatikva avec beaucoup de fierté », a-t-il posté.
Quelque 30 000 Israéliens étaient sur la place Rabin pour la marche de protestation menée par la communauté arabe contre la loi récemment adoptée qui, selon les critiques, marginalise les citoyens non-juifs de l’État.
Par moment, certains participants ont chanté en faveur de la Palestine et contre Israël, on pouvait aussi entendre « Avec du sang et du feu, nous allons racheter la Palestine », selon le quotidien Yedioth Ahronoth.
Dimanche, la ministre de la Culture Miri Regev a déclaré qu’elle porterait la question des drapeaux palestiniens devant le procureur général.
« Il ne peut y avoir de telles situations où des drapeaux palestiniens sont agités à Tel-Aviv, a-t-elle dit. « Je vais me tourner vers le procureur général [à ce sujet]. »
« Le fait que la gauche s’est jointe aux Arabes est absurde, a-t-elle ajouté. « Je suis sûr que Rabin se retournerait dans sa tombe s’il voyait ce qui s’est passé sur la place Rabin. »
Les citoyens arabes d’Israël jouissent de tous les droits de citoyenneté, mais se plaignent depuis longtemps de discrimination dans certains domaines comme l’emploi et le logement. Ils partagent l’ethnicité et la culture des Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza et s’identifient souvent comme Palestiniens plutôt qu’Israéliens, même s’ils ne sont pas en soi des nationalistes palestiniens.
Dimanche, le leader de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, a répondu à la critique en disant que seulement quelques douzaines de manifestants avaient agité des drapeaux palestiniens et que l’esprit général du rassemblement n’était pas de nature nationaliste.
« Trente mille personnes se sont rassemblées sur la place Rabin pour exprimer leur revendication légitime et juste de l’égalité des droits civils pour tous et a exhorté les Juifs israéliens à accepter l’identité palestinienne des citoyens arabes. » a-t-il déclaré à la radio de l’armée.
« Nous sommes des Arabes, et cela doit être accepté, a-t-il dit. « Nous avons une culture, une langue et une histoire. »
« Je suis membre du peuple arabe palestinien et citoyen d’Israël en même temps….. acceptez-moi tel que je suis », a-t-il dit.
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État-nation : des Arabes israéliens munis de drapeaux palestiniens à Tel Aviv
Les manifestants ont défié les requêtes des organisateurs ; Netanyahu dit que cet acte prouve la nécessité de la loi
Selon les organisateurs, la manifestation a attiré au moins 30 000 personnes.
Les manifestants ont marché de la place Rabin au Musée de Tel Aviv, où un rassemblement a eu lieu sous la bannière : « Non à la loi de l’État-nation, oui à l’égalité. »
Mais malgré la demande, des dizaines de militants du parti arabe de la Knesset Balad – l’une des trois factions du parti de la Liste arabe unie de la Knesset – ont été vus brandissant des drapeaux palestiniens lors de la manifestation, ainsi que des manifestants dans les rues en route vers le rassemblement. Balad a sévèrement critiqué la demande de ne pas brandir le drapeau palestinien.
D’autres manifestants portaient des pancartes en hébreu et en arabe exigeant : « Justice et égalité maintenant » et d’autres qualifiant la loi « d’apartheid ».
L’ancien ministre Mohammad Barakeh, un dirigeant de longue date du parti Hadash de gauche qui dirige actuellement le Comité de surveillance arabe supérieur, a déclaré à la foule lors d’un discours que les manifestants étaient tous là pour « effacer cette abomination et enlever la tache faite par Netanyahu et son gouvernement appelée la loi de l’État-nation ».
Barakeh a déclaré à un journaliste du Times of Israël présent lors de l’événement que le comité avait « demandé au public de ne pas apporter de drapeaux [palestiniens], mais je ne peux pas contrôler ce que les gens font ».
Sur scène, Barakeh a dit qu’il s’agissait du « drapeau du peuple palestinien opprimé, le drapeau qu’ils tentent d’éradiquer de l’histoire par le biais de la loi de l’État-nation ». « Il s’agit d’une loi raciste qui rappelle l’Apartheid en Afrique du Sud », a déclaré Mohammad Barakeh.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a critiqué cet acte sur Twitter, publiant une courte vidéo de manifestants brandissant des drapeaux palestiniens en ajoutant qu’il n’y avait pas de meilleur témoignage de la nécessité d’une loi sur l’État-nation.
« Nous continuerons à agiter le drapeau israélien et à chanter Hatikva avec beaucoup de fierté », a-t-il écrit.
« Lorsque les manifestants sur la place Rabin crient : ‘Nous regagnerons la Palestine par le sang et le feu !’, ce n’est pas une protestation légitime, c’est un appel à la violence et un discours de haine. Je me demande ce qui arriverait si des manifestants tentaient de marcher au centre de Ramallah avec un drapeau israélien, » a déclaré Yair Lapid, le chef de Yesh Atid sur sa page Facebook francophone.
Le chef de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, a déclaré à Ynet avant la manifestation que « des milliers d’Arabes et de Juifs se dirigent vers Tel-Aviv avec un message démocratique et éthique [contre] la loi de l’État-nation. Un État démocratique doit être un État pour tous ses citoyens. »
« Il faut garantir l’égalité de tous les citoyens dans ce pays », a déclaré Yael Valia, une manifestnate de 45 ans qui travaille dans une start-up en brandissant le drapeau israélien.
A côté d’elle a défilé Watan Dahleh, une psychologue arabe israélienne qui porte sur son dos un de ses deux enfants et en tenant l’autre par la main.
Elle dit avoir tenu à participer avec ses enfants « car il s’agit de leur avenir qui est en jeu ». Pour elle aussi, la loi doit être annulée car elle « nie l’égalité entre les gens ».
Après s’être rassemblés sur la place Yitzak Rabin, les manifestants se sont rendus sur l’esplanade du musée d’Art de Tel Aviv.
Eva Ilouz, une philosophe israélienne d’origine française a affirmé qu’elle n’était pas venue s’établir en Israël « pour bénéficier de privilèges en tant que juive ».
Amos Shoken, le patron du quotidien d’opposition israélienne Haaretz présent à la manifestation a appelé les Arabes israéliens « à ne pas désespérer pour ne pas faire de cadeau à la droite extrémiste » et à « continuer à se mobiliser contre un texte qui légalise la discrimination ».
Le Comité supérieur de surveillance arabe a organisé une mise en circulation d’environ 300 autobus pour l’événement, remplis de participants d’au moins 26 organisations non gouvernementales, dont une majorité de gauche.
Aucune personnalité politique n’a participé au rassemblement.
Le président du Parti travailliste, Avi Gabbay, chef de l’Union sioniste, a déclaré que s’il soutenait les efforts visant à amender la loi de l’État-nation, il n’assisterait pas à la manifestation puisqu’il a déclaré qu’elle inclurait des éléments nationalistes palestiniens.
« Je ne peux pas aller à une manifestation où l’on réclame le ‘droit au retour’ « , a-t-il dit à Hadashot. « Je peux aller à une manifestation qui réclame l’égalité des droits », a-t-il ajouté.
Israël insiste depuis longtemps sur le fait que le « droit au retour » des réfugiés palestiniens, tel que défini par les Palestiniens, n’est pas un point principal des négociations de paix. L’ONU considère comme réfugiés non seulement les Palestiniens qui ont été déplacés ou expulsés de leurs foyers en 1947 et 1948, mais aussi tous leurs descendants.
En conséquence, accepter le « droit au retour » signifierait que des millions de Palestiniens seraient autorisés à entrer en Israël, ce qui mettrait fin au statut majoritairement juif d’Israël.
La loi sur l’État-nation, adoptée par la Knesset le 19 juillet, consacre pour la première fois Israël en tant que « foyer national du peuple juif » et dit que « le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif ». Il définit également l’arabe comme une langue dotée d’un statut « spécial », le déclassant de facto de son statut de deuxième langue officielle d’Israël.
Les citoyens arabes représentent environ 20 % de la population d’Israël.
Le Comité supérieur de surveillance arabe fait partie d’un groupe d’organisations arabes israéliennes qui ont saisi la Haute Cour de justice contre la loi, plus tôt cette semaine.
Selon la pétition, la loi adoptée par la Knesset le mois dernier nie les droits nationaux palestiniens et est « colonialiste », « raciste » et « massivement préjudiciable aux droits fondamentaux de l’homme ».
Le gouvernement a fait valoir que la nouvelle loi ne fait que consacrer le caractère existant du pays et que la nature démocratique d’Israël et les dispositions en faveur de l’égalité sont déjà ancrées dans la législation existante.
Mais les critiques, tant en Israël qu’à l’étranger, affirment que cela va à l’encontre de l’égalité pour tous ses citoyens, comme le souligne la Déclaration d’indépendance.
Elle a suscité l’indignation de la minorité druze d’Israël, dont les membres affirment que les dispositions de la loi en font des citoyens de seconde classe. La semaine dernière, au moins 50 000 Israéliens ont assisté à la manifestation dirigée par les Druzes contre la loi.
La législation a été adoptée comme l’une des lois dites fondamentales qui, à l’instar d’une constitution, sous-tendent le système juridique israélien et sont plus difficiles à abroger que les lois ordinaires.
Plusieurs autres pétitions contre la loi ont également été déposées auprès de la Haute Cour, demandant son annulation pour des motifs constitutionnels.
Les dirigeants druzes, dont trois membres de la Knesset, ont été les premiers à demander à la Haute Cour d’annuler la législation « extrémiste », affirmant qu’elle ancrait la discrimination à l’encontre des minorités dans le droit israélien.
Deux anciens officiers bédouins de l’armée israélienne ont également demandé à la Haute Cour de modifier la formulation de la loi pour qu’elle s’applique également à tous les Israéliens ou de l’abolir complètement.
Netanyahu a essayé d’apaiser les Druzes avec un ensemble d’avantages sociaux, mais les efforts de négociation sont au point mort.
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Loi sur l’Etat juif : Les Bédouins portent plainte devant la Haute-cour
Rejoignant les Druzes et d’autres minorités, les Bédouins demandent l’annulation de la loi controversée ou son changement pour assurer l’égalité entre tous les citoyens
Deux membres de la communauté des Bédouins israéliens, anciens officiers dans l’armée israélienne, ont déposé plainte dimanche contre la loi sur l’Etat-nation controversée devant la Haute-cour de justice.
Dans leur plainte, Hasan Heeb et Yaqob abu al Elkien ont demandé l’abolition du texte ou sa modification, de manière à ce qu’il s’applique également à tous les citoyens israéliens.
L’avocat Mohamed Rahel, qui représente les plaignants, a écrit que le texte contredit la législation israélienne déjà établie sur les droits fondamentaux, a fait savoir la chaîne Hadashot.
« Nous maintenons que cette loi est une loi illégale et qu’elle doit être annulée sans délai parce qu’elle contredit complètement les droits fondamentaux sur la dignité et la liberté humaines ainsi que la déclaration d’indépendance », a-t-il écrit.
Rahel a cité des versets de l’Ancien testament qui prônent l’acceptation des minorités et notamment un extrait du Lévitique (19:33) qui dit « Tu ne maltraiteras point l’étranger, et tu ne l’opprimeras point ».
« Malheureusement, cette législation détruit ce qu’il y a de meilleur et elle a un impact sur toutes les belles valeurs qui ont été tirées du judaïsme, depuis la tradition et l’héritage du peuple juif en exil pendant des milliers d’années jusqu’à l’établissement de l’Etat », a ajouté Rahel.
Dimanche, Netanyahu a défendu le texte, estimant qu’il « était « vital » pour garantir que « Israël restera l’état-nation juif pour les générations à venir ».
Les propos de Netanyahu lors de la réunion du cabinet hebdomadaire à Jérusalem ont été tenus après plusieurs journées de protestation de la part de la minorité druze et d’autres suite à l’adoption de la loi, le 19 juillet.
La communauté druze sert dans l’armée israélienne et elle a exprimé une stupéfaction particulière devant les dispositions de la loi, disant qu’elle faisait d’eux des citoyens de seconde zone. Un grand nombre de Bédouins servent également dans l’armée israélienne.
Plus de 50 000 Israéliens se sont rassemblés samedi soir sur la place Rabin de Tel Aviv, brandissant les drapeaux israéliens et druzes et réclamant l’égalité, pour faire part de leur mécontentement suite à l’adoption de la loi controversée sur l’état-nation juif. Les leaders de la communauté druze se trouvaient parmi les principaux organisateurs de cette manifestation.
Au-delà des Druzes, le texte a suscité de vives et nombreuses critiques au sein des minorités du pays, de la communauté internationale et des groupes juifs de l’étranger.
La législation, disent ses partisans, placerait les valeurs juives et démocratiques sur un pied d’égalité. Ses critiques affirment toutefois que le projet de loi est discriminatoire envers les communautés arabes et les autres minorités d’Israël. Elle est devenue par son adoption l’une des « lois fondamentales » du pays qui, comme une constitution, définissent le système légal d’Israël, qui sont plus difficiles à abroger que les textes de loi classiques.
Contrairement aux Israéliens arabes, les membres issus des communautés druze et circassienne effectuent le service militaire au sein de l’armée et ils servent en grand nombre aux côtés des soldats israéliens dans certaines des unités les plus élitistes. Netanyahu a tenté d’apaiser la colère des druzes en leur offrant de nouveaux avantages.
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Les JFNA critiquent la loi sur l’Etat-nation
« Les fédérations juives se tiennent aux côtés de la communauté druze », a déclaré l’organisation-cadre américaine
Les fédérations juives d’Amérique du nord (JFNA) ont fustigé jeudi le gouvernement israélien qui a adopté la loi sur l’Etat nation, estimant que ce texte est « un recul pour toutes les minorités ».
« En tant que fervents partisans d’Israël, nous sommes déçus que le gouvernement ait approuvé une législation qui est, dans les faits, un recul pour toutes les minorités », a commenté l’organisation-cadre dans une publication parue sur Facebook.
Netanyahu défend à nouveau la loi sur « l’Etat-nation du peuple juif »
Selon le Premier ministre, cette loi aiderait notamment à empêcher les Palestiniens et les migrants illégaux de demander la nationalité israélienne
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défendu une nouvelle fois dimanche une loi controversée définissant entre autres Israël comme « l’Etat-nation du peuple juif », au lendemain d’une manifestation massive de la communauté druze et de leurs sympathisants à Tel Aviv.
La nouvelle législation, intégrée aux lois fondamentales qui font quasiment office de Constitution en Israël, a été critiquée par diverses communautés et l’opposition depuis son adoption le 19 juillet.
« Elle nous permettra aussi de bloquer l’entrée future des travailleurs immigrés ».
La loi donne un soutien constitutionnel à la loi du Retour, qui accorde automatiquement aux Juifs du monde entier des droits d’immigration et de naturalisation, ainsi que des lois empêchant les Palestiniens d’obtenir la citoyenneté israélienne en épousant des Israéliens.
« Toutes ces choses se produisent », a déclaré Netanyahu, « parce que seuls les droits individuels étaient ancrés dans les lois de l’Etat, sans aucun équilibre constitutionnel de notre élément national. Par conséquent, nous avons légiféré la loi sur l’État-nation, afin de garantir que l’État d’Israël reste non seulement démocratique, mais aussi l’État-nation du peuple juif et du peuple juif seul. Ceci est vital non seulement pour notre génération, mais aussi pour les générations futures. »
« Nos liens profonds avec la communauté druze et notre engagement envers elle sont également essentiels », a-t-il déclaré dimanche.
« Par conséquent, nous établirons aujourd’hui un comité ministériel spécial qui fera progresser cette relation et cet engagement, tout en reconnaissant les personnes qui servent dans l’armée israélienne et les services de sécurité de toutes les religions et de toutes les communautés. »
Le Parlement israélien a été convoqué le 8 août pour une séance extraordinaire sur cette loi, à la demande de 52 députés d’opposition (sur un total de 120), selon lesquels les débats seront centrés sur « les atteintes aux valeurs d’égalité et de démocratie ».
« L’Etat d’Israël est l’état national du peuple juif. Israël est un état juif et démocratique », a martelé Netanyahu, précisant que les « droits individuels » étaient déjà garantis par « de nombreuses lois ».
« Personne n’a porté atteinte – et personne n’a l’intention de nuire – à ces droits individuels, mais sans la loi Etat-nation, il sera impossible d’assurer pour les générations (à venir) le futur d’Israël en tant qu’Etat national juif », a-t-il poursuivi.
La semaine dernière, M. Netanyahu était déjà monté au créneau pour défendre la loi, qui déclare que l’établissement de « localités juives relève de l’intérêt national » et confère aux juifs le droit « unique » à l’autodétermination en Israël.
Dimanche, M. Netanyahu a évoqué le « lien étroit » entre l’Etat hébreu et la communauté druze pour qui cette loi fait d’eux des citoyens de seconde classe. Il a annoncé la formation d’un comité ministériel spécial pour renforcer ces relations.
Samedi, quelque 50 000 personnes, selon les médias israéliens, ont participé à une manifestation dénonçant la nouvelle législation. La minorité druze (130 000 personnes vivant principalement dans le nord d’Israël) a demandé à la Cour suprême de statuer sur ce texte législatif.
Les druzes, qui parlent l’arabe et professent une foi issue d’un islam très hétérodoxe, effectuent leur service militaire obligatoire et servent dans l’armée israélienne.
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Session extraordinaire à la Knesset sur la loi de l’Etat-nation
Cette convocation été décidée à la demande de 52 députés d’opposition alors que le Parlement a achevé sa session d’été jeudi dernier
Le Parlement israélien est convoqué le 8 août pour une séance extraordinaire sur la loi controversée définissant Israël comme l’Etat-nation du peuple juif, accusée de porter atteinte aux droits des minorités, a annoncé mardi la Knesset.
Cette convocation été décidée à la demande de 52 députés d’opposition (sur un total de 120) alors que le Parlement a achevé sa session d’été jeudi dernier.
Les débats au cours de la séance extraordinaire seront centrés sur « la loi de la nationalité et ses atteintes aux valeurs d’égalité et de démocratie », ont indiqué les députés d’opposition.
Le Parlement peut être convoqué en dehors des sessions normales à la demande d’au moins 25 députés. Mais aucun vote ne peut avoir lieu durant une séance extraordinaire.
Avi Dichter, rapporteur de la loi et député du Likud, le parti de droite de Netanyahu, a exclu mardi à la radio militaire tout changement de ce texte dénoncé comme « raciste » par les députés arabes d’opposition et critiqué par les dirigeants druzes.
Les membres de cette communauté sont astreints au service militaire, comme les autres citoyens israéliens. Les Arabes israéliens, qui représentent 17,5 % de la population, n’y sont eux pas contraints.
« Je ne vois aucune raison de modifier cette loi fondamentale pour tenir compte de la communauté druze », qui compte 130 000 personnes, a affirmé Avi Dichter. Ce député s’est déclaré partisan du vote d’une loi ordinaire séparée fixant le statut des druzes.
Selon les médias, le président Reuven Rivlin, détenteur de pouvoirs essentiellement symboliques, a affirmé lundi lors d’une rencontre avec des élus arabes israéliens, qu’il avait l’intention de signer le texte de la loi en arabe, pour exprimer son opposition. Interrogée par l’AFP, une porte-parole a refusé de confirmer.
Avi Dichter a pour sa part souligné que le président doit signer le texte de la loi en hébreu, la langue officielle d’Israël. « Mais libre à lui d’ajouter une mention en arabe s’il le souhaite », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, huit anciens chefs de la police, trois ex-chefs d’état-major de l’armée et des dizaines d’officiers supérieurs retraités ont signé deux pétitions pour dénoncer cette loi et la discrimination visant la communauté druze.
Selon un sondage mené par l’institut Israel Democracy, 46 % des Israéliens se déclarent favorables à cette loi dont 52,3 % de juifs. Ce sondage a été réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 600 personnes avec une marge d’erreur de 4,1 %.
Dimanche, Netanyahu a affirmé que l’égalité pour les non-juifs était assurée par des lois votées précédemment.
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Le malaise avec la loi de l’État-nation juif d’Israël
Quelques mots auraient pu faire toute la différence, mais le gouvernement n’en a pas voulu
Mais les accusations de discrimination de la part des Druzes, qui combattent aux côtés des Juifs dans l’armée israélienne et qui ont payé un lourd tribut en pertes humaines dans la défense de la nation, ont été comprises et même approuvées par certains ministres du gouvernement. Le ministre des Finances Moshe Kahlon (Koulanou) a qualifié le texte final de la loi de bâclé et erroné ; le ministre de l’Education et chef du parti de droite HaBayit HaYehudi Naftali Bennett a déclaré que le gouvernement devait trouver un moyen de guérir les blessures qu’il avait infligées à « nos frères qui se tiennent à nos côtés sur le champ de bataille et ont fait un pacte avec nous ». Les deux ministres ont demandé que la loi soit modifiée. Netanyahu, qui a tenu une réunion vendredi avec les dirigeants druzes et une autre dimanche, ne s’est pas engagé à le faire.
Si certains ministres considèrent la loi comme problématique et erronée suite aux objections des Druzes contre ses prétendues dispositions discriminatoires, pourquoi ces dispositions sont-elles moins problématiques, et moins erronées, pour toute autre minorité israélienne ?
La réponse empathique du gouvernement aux réclamations sincères de la communauté druze est peut-être compréhensible, mais elle n’est pas très logique. Si certains ministres considèrent la loi comme problématique et erronée suite aux objections des Druzes contre ses prétendues dispositions discriminatoires, pourquoi ces dispositions sont-elles moins problématiques, et moins erronées, pour toute autre minorité israélienne ?
À partir de samedi, cependant, la polémique sur la loi s’est déplacée sur le champ de bataille familier de la politique politicienne. Dans une interview télévisée en direct cette nuit-là, Zouheir Bahloul, membre arabe d’un parti politique sioniste, l’Union sioniste, a annoncé sa démission de la Knesset – qualifiant la loi d’ »acte drastique… qui met la population arabe officiellement, constitutionnellement en dehors du cadre de l’égalité en Israël ».
M. Bahloul était une figure quelque peu controversée au sein de l’Union sioniste. Son chef, Avi Gabbay, aurait indiqué l’année dernière qu’il ne voyait pas d’avenir pour Bahloul dans le parti, après que Bahloul a déclaré qu’il n’assisterait pas à une cérémonie de la Knesset marquant le 100e anniversaire de la Déclaration Balfour car cela signifierait célébrer le caractère sioniste de l’État quand une partie de sa propre identité de Palestinien n’est pas reconnue. « Je ne pense pas qu’il serait approprié que j’y participe alors que je ne suis pas libre », avait déclaré M. Bahloul.
Fait révélateur, alors que l’ancien dirigeant de l’Union sioniste Isaac Herzog exprimait sa consternation devant le départ de Bahloul, déclarant que « les voix des minorités en Israël doivent être entendues », Gabbay ne s’est pas précipité pour compatir avec Bahloul quand il a démissionné samedi, et a refusé les demandes d’interview le dimanche.
M. Netanyahu, lors de la réunion hebdomadaire du cabinet ce dimanche, a fortement insisté sur le fait que la critique de la loi, qu’il a qualifiée d’“essence de la vision sioniste”, était « absurde ».
« L’État d’Israël est l’État-nation du peuple juif, avec une pleine égalité des droits pour tous ses citoyens », a-t-il affirmé. « C’est le sens des mots ‘Etat juif et démocratique’ », a-t-il ajouté. « Le fait que notre drapeau arbore une étoile de David prive-t-il tout citoyen israélien de ses droits individuels ? C’est absurde – cette déclaration garantit qu’il n’y aura pas d’autre drapeau », a-t-il poursuivi.
« La déclaration selon laquelle ‘La Hatikva’ est notre hymne national porte-t-elle atteinte aux droits individuels de quiconque en Israël ? C’est absurde, cela dit qu’il n’y aura pas d’autre hymne. »
Sauf, bien sûr, que ces expressions – « pleine égalité des droits pour tous ses citoyens » et « État juif et démocratique » – n’apparaissent pas dans la loi de l’État-nation juif, malgré les efforts de Livni et du franc-tireur du Likud le député Benny Begin.
M. Netanyahu a également critiqué dimanche ses détracteurs de gauche, qualifiant leurs objections à la loi d’hypocrites. « Pendant des décennies, l’opposition nous a affirmé qu’il nous fallait nous replier sur les lignes de 1967 afin de garantir qu’Israël demeure l’État national du peuple juif avec une majorité juive dans le pays. Et soudain, lorsque nous adoptons une loi fondamentale pour garantir exactement cela, la gauche pousse des cris de protestation ? Quelle hypocrisie. »
Il a également dépeint ses opposants de gauche comme ayant ouvertement « honte » du sionisme : « La gauche israélienne doit faire sa propre introspection. Elle doit se demander pourquoi la terminologie de base du sionisme, ‘un État national juif du peuple juif sur sa terre’, est devenue une expression grossière pour elle – un mot grossier, un principe dont on devrait avoir honte. Nous n’avons pas honte du sionisme », a déclaré Netanyahu. « Nous sommes fiers de notre État, qui est un foyer national pour le peuple juif, qui défend scrupuleusement – d’une manière sans équivalent – les droits individuels de tous ses citoyens ».
La nouvelle loi de la Knesset sur l’État-nation juif fait inévitablement l’objet d’un appel devant la Cour suprême, qui peut soit trouver matière à intervenir, soit considérer les dispositions de la loi comme déclaratives et/ou non contradictoires avec les principes juifs et démocratiques déjà légiférés d’Israël.
Dans ce contexte, on peut noter que la composition de la Cour suprême a lentement changé au cours des dernières années, la ministre de la Justice, Ayelet Shaked, membre du parti HaBayit HaYehudi sioniste-religieux de Bennett, s’efforçant de promouvoir les juges qu’elle considère comme étant fondamentalement en accord avec sa vision politique.
Inscrire dans les lois fondamentales d’Israël, ce qui équivaut à une constitution, des principes tels qu’Israël est la « patrie historique du peuple juif » avec Jérusalem comme capitale, l’étoile de David sur son drapeau et la Hatikvah comme hymne national, sont peut-être trop tardifs. Mais dans un pays qui, en toute légitimité, accorde automatiquement la citoyenneté aux Juifs en vertu de la Loi du retour, l’égalité de tous les citoyens israéliens est un engagement qui exige aussi la plus grande détermination.
Il n’y a pas de contradiction dans le fait d’être un État juif qui ouvre ses portes à tous les Juifs et d’être une démocratie qui défend la pleine égalité pour tous ceux qui vivent sur son territoire. En effet, la capacité de concilier ces deux principes est au cœur d’Israël ; c’est ce qui rend Israël unique et apprécié à juste titre.
Ces principes fondamentaux doivent coexister. L’adoption d’une loi historique qui a été négligée inutilement et délibérément – comme le montre le processus législatif – est manifestement préjudiciable à la réputation d’Israël. Le temps nous dira si elle a des implications pratiques, en tant qu’officialisation juridique en matière de discrimination, mais c’est aussi, par ses omissions, un danger potentiel pour Israël et les valeurs que nous défendons.
Les versions antérieures de la loi incluaient des références à Israël en tant que démocratie. Et il y a trois ans, Begin a rédigé un projet de loi qui stipulait : « Israël est la patrie du peuple juif, fondée sur les principes de liberté, de justice et de paix tels qu’ils sont envisagés par les prophètes d’Israël, et défend l’égalité des droits pour tous ses citoyens ».
Dans sa formulation finale, très intentionnelle, la loi reflète un intérêt politique étroit qui l’emporte sur le bien national. Il y a 70 ans, au milieu d’un pandémonium et d’une guerre imminente, les fondateurs d’Israël, patriotes, ont fait un bien meilleur travail.
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Bennett répond aux critiques « grotesques » de Lauder sur la loi de l’Etat-nation
Le ministre des Affaires de la Diaspora a rejeté les accusations du chef du Congrès juif mondial, qui accuse le gouvernement israélien de menacer le peuple juif
Naftali Bennett, ministre des Affaires de la Diaspora a répondu mercredi à la critique sur la loi de l’Etat-nation par un dirigeant juif américain, qualifiant les réprimandes de Ron Lauder d’ « audacieuse et grotesque ».
Le président du Congrès juif mondial Ronald Lauder a fustigé lundi le gouvernement israélien, affirmant que les politiques et les lois récemment adoptées représentent une menace pour l’avenir du peuple juif.
Il a également affirmé que cette loi est simplement conçue pour concilier les aspects démocratique et juif du pays, l’aspect juif faisant déjà partie des Lois fondamentales d’Israël.
« Certains détracteurs de la loi, comme l’a suggéré M. Lauder, semblent penser qu’une loi qui définit Israël comme l’Etat-nation du peuple juif, pourrait, d’une quelconque manière, être une menace pour le peuple juif », a écrit Bennett.
« Ils estiment, étrangement, que d’une certaine manière, l’ajout de cette loi au robuste système judiciaire israélien, et les pouvoirs et contre-pouvoirs politiques, représentent une menace pour le peuple juif et aux Juifs du monde entier.
« C’est à la fois audacieux et grotesque », a écrit le ministre du cabinet.
« Si, en temps normal, je suis ravi de respecter les positions des Juifs du monde entier – aussi proches ou éloignées soient-elles des miennes – sur ce sujet, je ne peux rester silencieux », a-t-il poursuivi.
« Garder Israël comme État-nation juif ne menace pas l’avenir du peuple juif, cela le préserve. Préserver les traditions juives, tout comme elles ont préservé notre peuple pendant les deux millénaires qu’aura duré l’exil, c’est la seule manière de garantir qu’Israël continue à être une démocratie solide et dynamique dans une région difficile. »
Avec cet article d’opinion, c’est la deuxième fois que Lauder, ancien proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu et grand mécène d’Israël publie une virulente critique du gouvernement israélien, sans doute le reflet du fossé qui se creuse entre le judaïsme de la Diaspora et l’Etat hébreu.
En détaillant la litigieuse loi sur l’Etat-nation, Lauder a souligné qu’elle « réaffirme correctement qu’Israël est un état juif, mais porte atteinte au sentiment d’égalité et d’appartenance des druzes, des chrétiens et des musulmans citoyens d’Israël ».
La loi sur l’État-nation adoptée par la Knesset le 19 juillet comme l’une des lois fondamentales consacre Israël comme « foyer national du peuple juif » pour la première fois, mais ses détracteurs estiment qu’elle contrevient à l’engagement pour l’égalité de la constitution.
Le gouvernement affirme que la loi sur l’Etat-nation ne fait que consacrer une réalité, et que le caractère démocratique d’Israël et l’égalité sont inscrits dans la loi actuelle.
Cependant, Lauder a déclaré que les répercussions de cette loi ne se feront pas ressentir uniquement à l’échelle nationale, mais également internationale, parce que le pays « pourrait se retrouver associé à un système de valeurs éclaté et à des amis douteux ».
« En résultat, les futurs dirigeants de l’Occident pourraient être hostiles ou indifférents à l’égard de l’Etat hébreu », a-t-il écrit.
Lauder, un donateur aux causes pro-Israël et républicaines a déclaré que les politiques israéliennes représentent une « grande menace » pour le futur du peuple juif, parce que « le gouvernement israélien semble ternir la valeur sacrée de l’égalité, et nombre de ses partisans ont l’impression qu’il tourne le dos à son patrimoine juif, à la philosophie sioniste et à l’esprit juif. »
« Quand les membres du gouvernement israélien actuel contreviennent involontairement au pacte entre le judaïsme et le développement, ils écrasent ce qui est au coeur de l’existence juive d’aujourd’hui », a-t-il écrit, sans pour autant mentionner nommément Netanyahu.
Alors que de nombreuses politiques mises en oeuvre par le gouvernement semblent être le reflet des concessions de Netanyahu face aux ultra-orthodoxes de la coalition, Lauder a souligné que la majorité des Juifs du monde entier ne sont pas orthodoxes, mas plutôt traditionalistes, laïcs, Massorti, réformés ou non-affiliés.
Lauder a accusé les politiciens ultra-orthodoxes de prendre le pays en otage et que cela pourrait finir par se traduire par un manque de soutien pour Israël sur les campus américains et dans les coulisses du pouvoir.
« L’orthodoxie doit être respectée, mais nous ne pouvons pas laisser les politiciens d’une minorité radicale aliéner des millions de Juifs dans le monde entier », a-t-il écrit.
« Les jeunes juifs pourraient ne pas accepter de s’affilier à une nation qui discrimine les Juifs non-orthodoxes, les minorités non-juives et la communauté LGBT », a écrit Lauder.
« Ils pourraient ne pas combattre le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions, ne pas soutenir Israël à Washington et ne pas accorder à Israël l’avant-garde dont il a tant besoin. »
« J’appelle les dirigeants israéliens à repenser à ces actions destructrices pendant cet été de discorde », a-t-il écrit.
« Ce n’est pas ce que nous sommes, ni ce que nous souhaitons être. Ce n’est pas le visage que nous voulons montrer à nos enfants, à nos petits-enfants et à la famille des nations. Travaillons ensemble pour changer les choses et nous assurer qu’Israël continue à être l’Etat démocratique qu’il est censé être. »
En mars, Lauder avait déjà publié une opinion dans le New York Times dans lequel il a déclaré que les politiques du gouvernement israélien menaçaient le caractère démocratique du pays, voire même son existence, et insisté en faveur de la solution à 2 états, et a implicitement réprimandé Netanyahu pour ses propos sur la responsabilité des Palestiniens dans l’obstruction du processus de pays.
Lauder a été pendant des décennies proche de Netanyahu, le soutenant lors de sa première course au poste de Premier ministre en 1996 et le défendant dans les instances de la diaspora.
Au cours des dernières années, des signes ont montré qu’ils se sont éloignés, suite au refus de Lauder, il y a sept ans, de bloquer un reportage peu flatteur sur Netanyahu et son épouse, Sara, qui a été diffusé sur une chaîne de télévision israélienne et dans laquelle Lauder avait des parts.
Lauder, président émérite de l’empire cosmétique Estée Lauder et président du Congrès juif mondial depuis 2007, a également été l’une des voix les plus cohérentes de soutien à Trump dans la communauté juive, et les deux sont amis depuis les années 1980, lorsqu’ils sont tous deux devenus des magnats influents sur les scènes politique et sociale de New York.